Affaire Benalla: "Le Président a dissimulé des faits très graves, c'est une affaire d'Etat", dénonce Ciotti

Scandale d'Etat ou affaire individuelle ? Majorité et opposition s'affrontent sur la question de la gravité de l'affaire Alexandre Benalla, ex-conseiller en charge de l'organisation et de la sécurité des déplacements d'Emmanuel Macron.
Opposition de droite et opposition de gauche semblent s'accorder sur un point ces derniers jours: l'affaire Alexandre Benalla serait une affaire d'Etat pour eux. Le conseiller chargé de l'organisation et de la sécurité des déplacements du président de la République a été filmé lors des manifestations du 1er mai en train de violenter un manifestant tout en portant un casque et un brassard de police.
Les images ont été révélées par Le Monde cette semaine et ont lancé une polémique qui éclabousse le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb et le président de la République Emmanuel Macron. Avaient-ils connaissance des agissements d'Alexandre Benalla et ont-ils tenté de les dissimuler ?
"Ne pas dénoncer des faits délictueux, comme le code de procédure pénale l'impose, est une faute extrêmement grave"
C'est une des questions que cette affaire pose. La situation est en tout cas limpide pour le député LR Eric Ciotti qui dénonce très clairement une affaire d'Etat.
"Bien sûr, c'est une affaire d'Etat. Quand elle concerne directement le président de la République qui, connaissant des faits très graves, les a dissimulés, c'est naturellement une affaire d'Etat. Quand on est président de la République, on est garant du bon fonctionnement des institutions, on doit être le premier à être exemplaire, on doit être le premier à respecter la loi. Ne pas dénoncer des faits délictueux, comme le code de procédure pénale l'impose, est une faute extrêmement grave."
Belloubet: "Il faut laisser la commission des lois faire son travail en toute sérénité"
Autre son de cloche chez la ministre de la Justice, Nicole Belloubet. Il s'agit d'après-elle d'une affaire individuelle, comme elle l'a expliqué avec difficulté devant l'hémicycle samedi.
"Cette affaire individuelle sera traitée dès lundi au niveau de la commission des lois et par l'enquête judiciaire. Il faut laisser la commission des lois faire son travail en toute sérénité. Personne n'est dupe, pas même vous".
Placé vendredi en garde à vue vendredi matin pour "violences en réunion par personne chargée d'une mission de service public", "usurpation de fonctions", "port illégal d'insignes réservés à l'autorité publique" et "complicité de détournement d'images issues d'un système de vidéo-protection", Alexandre Benalla attend maintenant d'être présenté à un juge d'instruction, alors que le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb sera auditionné par la commission des lois lundi à 10 heures pour expliquer sa version des faits.