Affaire Benalla: "Pourquoi les plus hautes autorités de l’Etat cherchent à le protéger jusqu'au bout?"
Jean-Marc Bailleul, secrétaire général du syndicat des cadres de la sécurité intérieure, était l’invité de la matinale de RMC ce mardi 24 juillet. Il est revenu sur les propos tenus par les politiques et les policiers lors des auditions de la commission des lois de l'Assemblée nationale.
La version de l'Elysée a été fragilisée par l'audition d'Alain Gibelin, directeur de l'ordre public et de la circulation (DOPC), ce lundi soir. Plus de 2 heures d'audition, face aux députés dans le cadre de l'enquête parlementaire sur la manifestation du 1er mai dernier.
Il affirme notamment qu’Alexandre Benalla "ne bénéficiait d’aucune autorisation de la préfecture de police" pour se rendre à cette manifestation, et qu'il était présent à des réunions durant sa période de suspension, du 2 au 19 mai.
Une révélation qui contredit les déclarations du porte-parole de l'Elysée Bruno Roger-Petit pour qui Alexandre Benalla avait été "sanctionné par une mise à pied de 15 jours avec suspension de salaire."
"On sait comment nos collègues sont sanctionnés pour des fautes similaires"
Une contradiction qui ne surprend pas Jean-Marc Bailleul, secrétaire général du syndicat des cadres de la sécurité intérieure – CFDT et qui prouve, le traitement de faveur dont bénéficie Alexandre Benalla.
"On sait comment nos collègues sont sanctionnés pour des fautes similaires, notamment sur une manifestation où il y aurait des actes de violences illégitimes, on ne comprend pas pourquoi les plus hautes autorités de l’Etat cherchent à protéger Monsieur Benalla jusqu’au bout? Ça parait complètement disproportionné".
La carte de visite de "chef adjoint du président de la République", pouvait "impressionner certains des collègues", explique Jean-Marc Bailleul. Celle-ci lui permettait de "s’imposer avec autorité" dans des réunions ou des déplacements.
"Il y a une propulsion de carrière pour ce Monsieur Benalla qui vient de la sécurité privée sans avoir fait ses preuves"
Une position qu’il décrit comme injustement privilégiée et qui aurait permis à Alexandre Benalla d’obtenir les images de vidéosurveillance auprès des trois policiers haut-gradés.
"Pour nous, c’est du favoritisme. On ne peut pas avoir un discours qui dit qu’on entend les policiers sur leurs difficultés de travail et leurs conditions d’exercice, sur le fait qu’il faut absolument valoriser leurs carrières et voir qu’il y a une propulsion de carrière pour ce Monsieur Benalla qui vient de la sécurité privée sans avoir fait ses preuves si ce n’est, l’accompagnement de voyages officiels du parti socialiste".
"Il y a des professionnels pour ça et il n’en avait pas la compétence"
Reste encore beaucoup de questions sans réponses pour le secrétaire général du syndicat qui espère voir rapidement l’affaire s’éclaircir.
"Comment se fait-il que Monsieur Benalla ait ce rôle de coordination du groupe de sécurité de la présidence de la République et des forces militaires? Il y a des professionnels pour ça et il n’en avait pas la compétence. Pourquoi a-t-il été nommé expert lieutenant-colonel de la réserve citoyenne? Pourquoi et qui l’a doté d’un véhicule de police? Qui lui a donné une radio Acropol et avec qui il conversait?"
Votre opinion