"La vidéo de l'interpellation est une forme de coup de communication", selon l'avocat de Théo
Des nouvelles images de l'arrestation de Théo L. ont été publiées lundi, près d'un an après les faits. L'avocat de la victime se demande, sur RMC, à qui profite cette diffusion.
Europe 1 a dévoilé lundi des nouvelles images exclusives de l'interpellation controversée de Théo L. à Aulnay-sous-Bois en février 2017. Le jeune homme avait reçu, au moment d'un contrôle d'identité qui a dégénéré, une matraque télescopique dans l'anus lui provoquant des blessures graves.
La police nie tout acte volontaire, et l'avocat de la victime, Antoine Vey, est intervenu ce mardi dans Les Grandes Gueules sur RMC en estimant que la divulgation de ces images pose question. Il pense que cela ressemble à "un coup de communication".
"Cette vidéo ne dit rien de très nouveau par rapport à d’autres vidéos qui ont circulé sur cette affaire. Elle dit que cette interpellation est quand même violente, ça je pense que personne ne peut le nier", lance-t-il.
"Est-il normal qu’on finisse un contrôle de police comme ça?"
"On n’est pas en train de faire le procès de la police, on est en train de s'interroger sur des conditions spécifiques de violences policières caractérisées. Donc il ne faut pas faire d’amalgames. La question qui se pose est: est-il normal qu’on finisse un contrôle de police avec une matraque qui pénètre l’anus sur dix centimètres? Ce qui va probablement laisser des dommages irréparables pour ce garçon", poursuit-il.
Antoine Vey estime ainsi que cette vidéo est "une forme de coup de communication" qui "n’apporte strictement rien" à l'instruction judiciaire.
"Qui a intérêt à communiquer cette vidéo?"
"Il y a une pièce de l’information judiciaire qui est communiquée à une radio et qui globalement n’est pas défavorable dans la présentation qui en est faite à la police. Vous constaterez que les visages des policiers sont floutés, pas celui de Théo, et après on s’interrogera de qui a intérêt, ou qui a voulu communiquer cette vidéo qui était au dossier depuis longtemps".
L'avocat du cabinet Moretti & Vey estime que cela est représentatif d'une "guerre de communication" alors que son client a été dépeint comme un délinquant. "Je rappelle qu’il a un casier vierge, sa famille aussi. Ce sont des éléments de communication qui sont distillés et qui ne changent rien au fond de l’affaire", conclut le juriste.
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