Affaires: "quand va-t-on demander à un labrador d'avoir un contrat de collaborateur parlementaire?"

Moins de 24 heures après les révélations sur les CDD de ses deux filles employées comme collaboratrices parlementaires, le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux, visé par une enquête, a démissionné mardi, aussitôt remplacé par Matthias Fekl. Une nouvelle affaire très mal perçue par les collaborateurs parlementaires qui en ont ras-le-bol de voir leur profession salie.
Il sera resté ministre de l'Intérieur pendant trois mois et 15 jours. Bruno Le Roux a présenté sa démission au président de la République ce mardi soir. Il quitte le gouvernement à peine 24 heures après les révélations de l'émission Quotidien sur l'emploi de ses filles comme assistantes parlementaires. Mais après l'affaire Pénélope Fillon, cette nouvelle controverse ajoute au ras-le-bol des collaborateurs parlementaires. Fatigués de voir leur image salie par quelques députés, ils réclament plus de contrôle de leur profession.
Cette nouvelle affaire est même la goutte qui fait déborder le vase pour Nicolas Thibault, collaborateur de deux députés: "Il y a l'abattement, la lassitude et puis l'énervement", assure-t-il. Quand il a appris que Bruno Le Roux avait employé ses deux filles à l'Assemblée, alors qu'elles étaient mineures, il s'est "demandé quand allait-on demandé à un labrador d'avoir un contrat de collaborateur parlementaire".
"C'est tout sauf un job d'été"
"Collaborateur parlementaire est un vrai métier, s'emporte-t-il. C'est une passion mais c'est une vraie profession et non pas une fiction. Assister un élu, c'est un travail de longue haleine, compliqué à gérer. C'est tout sauf un job d'été. Je suis désolé mais un job d'été c'est pour des stagiaires". Le problème est qu'aucune règle n'encadre le travail des assistants parlementaires.
C'est pourquoi une réforme est nécessaire estime Alain Toubiana, de la CGT: "C'est le sénateur, le député ou la députée qui décide qui il recrute, à quel niveau de rémunération et sur quelles qualifications. Aujourd'hui, il n'y a pas de cadre, il n'y a pas de convention collective donc, effectivement, puisqu'il n'y a pas de règle on peut faire n'importe quoi".
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