Agneaux "égorgés à vif": un abattoir aveyronnais dénoncé par L214 suspendu par le minstère de l'Agriculture

L'association de défense des animaux demande la "fermeture d'urgence de l'abattoir", Arcadie Sud-Ouest, près de Rodez.
L'association de défense des animaux L214 a dénoncé mercredi les pratiques d'un abattoir industriel de l'Aveyron et porté plainte pour "sévices graves envers des animaux", des agneaux issus de la filière de production du fromage roquefort.
Mercredi midi, le ministère de l'Agriculture a ainsi suspendu l'agrément de la chaîne ovine de l'abattoir de Rodez en annonçant une "inspection complète" des installations, où des "sévices graves" aux animaux ont été dénoncés par l'association de défense des animaux L214. "Une vidéo publiée ce jour met en cause les conditions de mise à mort des agneaux à l'abattoir de Rodez. Elle montre des pratiques inacceptables avec des manquements graves aux règles de protection animale", indique le ministère dans un communiqué.
L214 demandait la "fermeture d'urgence de l'abattoir", Arcadie Sud-Ouest, près de Rodez, qui selon elle "présente de graves problèmes structurels et des pratiques d'abattage grandement déficientes", selon un communiqué. En 2016, les services vétérinaires avaient déjà constaté des "non-conformités majeures" pour l'étourdissement et la mise à mort des ovins dans cet abattoir.
Selon l'association, "un agneau est abattu toutes les 10 secondes" dans cet établissement "où les pratiques d'abattage sont totalement défaillantes". Sur la vidéo, on voit notamment des agneaux égorgés à vif à une cadence rapide. "Ils sont égorgés à vif (abattage rituel) ou, théoriquement, étourdis avant d'être saignés. L'étourdissement des agneaux se fait par électrocution, mais les mauvaises pratiques et les cadences infernales entraînent la saignée et l'accrochage d'agneaux encore totalement conscients", selon L214.
🚨 NOUVELLE ENQUÊTE 🚨
— L214 éthique & animaux (@L214) June 24, 2020
Chaque année, la filière roquefort envoie 500.000 agneaux dans des élevages intensifs pour y être engraissés. À 4 mois, ils sont envoyés à l’abattoir. Ici, à l’abattoir Arcadie Sud-Ouest, c’est le carnage!
Réclamons sa fermeture 👉 https://t.co/vvWE2oLWOr pic.twitter.com/bIAI4DQqlj
Un million d'agneaux nouveaux-nés chaque année
L'association demande aussi à la Confédération générale des producteurs de lait de brebis et des industriels de roquefort la "modification du cahier des charges de l'appellation d'origine "roquefort". Actuellement rien n'est exigé pour les agneaux". La Confédération a répondu que "le bien-être animal est au coeur du cahier des charges de la filière roquefort au travers de multiples critères comme le pâturage, la place en bergerie, l'autonomie alimentaire".
Mais "l'élevage des agneaux issus du bassin laitier, constitue une filière à part entière, indépendante", ajoute la Confédération. Aussi "si L214 met au jour des pratiques inacceptables, la filière roquefort saura le cas échéant prendre position", insiste-t-elle.
Pour produire le lait qui sera transformé en roquefort, les brebis doivent donner naissance à des agneaux. Selon L214, sur plus d'un million d'agneaux nouveaux-nés chaque année, seuls un quart sont gardés pour renouveler le cheptel, les autres étant envoyés dans des élevages intensifs puis à l'abattoir.
Votre opinion