Agriculteurs: les producteurs de colza dans l’incompréhension et la colère
Pour protester contre l'importation de, produits agricoles comme l'huile de palme ou de colza qui ne respecteraient pas les normes européennes, les agriculteurs bloquaient toujours mardi 17 raffineries et dépôts de carburants.
La situation entre les agriculteurs et le gouvernement est toujours bloquée mardi. Le gouvernement "ne reviendra pas" sur l'autorisation donnée à Total d'importer de l'huile de palme. Stéphane Travert, ministre de l'Agriculture, l’assure aux agriculteurs qui bloquent les dépôts de carburants et les raffineries.
Depuis dimanche, les agriculteurs bloquent des sites pour protester contre l'importation de produits agricoles ne respectant pas les mêmes normes qu'eux. Selon eux le constat est clair: les huiles d'importation coûtent moins cher que d'extraire l'huile de colza en France, et la filière souffre de cette concurrence. C’est le résultat de l'annulation de taxes anti-dumping appliquées sur le biocarburant argentin et indonésien, par l'Union européenne fin septembre 2017.
"On envisage même, si les importations continuent, de fermer l'usine"
Nous avons rencontré un producteur de colza dans son exploitation de Saudoy. Pour Christophe le Glantier, le colza c’est de père en fils. Il en cultive depuis 35 ans. Avec d’autres agriculteurs ils ont investi collectivement dans une usine pour extraire l’huile de colza. Mais depuis le début de l’année ils ont perdu 60 millions d’euros.
"Cette usine a été fermée en partie à cause des importations, d’un million de tonnes elle est passé à 750 000 tonnes, donc il y a eu du chômage technique pour les salariés. On envisage même, si les importations continuent, de la fermer."
"Tous les investissements que l'on a réalisés deviennent caducs"
Une situation d’autant plus aberrante pour Christophe que les pouvoirs publics ont encouragé la filière pendant des années.
"On nous a permis, par l'obligation d'une incorporation des pétroliers d’un certain pourcentage dans les diesels de produire du colza, de bien gagner notre vie. Aujourd'hui, ces politiques changent, la règle n'est plus la même et tous les investissements que l'on a réalisés deviennent caducs."
Les agriculteurs qui demandent que des taxes à l’importation des huiles végétales soient rétablies.
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