Amant

Une double vie est-elle envisageable sérieusement : une maîtresse et une épouse à vie ?
Brigitte Lahaie : La double vie, ça crée beaucoup de désastres, et puis en tant qu’enfant, on ne sait pas toujours si notre père ou notre mère en a une. Enfin c’est souvent le père. Est-ce que, c’est la question du wikisex, une double vie est-elle envisageable sérieusement ? Est-il possible d’avoir sérieusement une maîtresse et une épouse à vie ?
Pascal Neveu : J’ai des patients qui vivent des doubles vies depuis des dizaines d’années, et qui ont tout cloisonné de manière à ce que ça ne se sache pas. Ils ont cloisonné de façon à ce que les enfants ne soient pas impactés par leur propre vie. Je ne sais pas comment le qualifier…c’est un équilibre pour eux, ils le défendent comme cela, je n’ai pas du tout à les juger. Il y a pleins d’explications psychanalytiques sur ce sujet-là. Je crois que le plus important pour les personnes qui mènent cette double vie c’est de préserver l’entourage et de faire en sorte que ça ne fuite pas à un moment donné. Il peut y avoir des doutes, car certaines personnes se mettent en danger de temps en temps. Certains ont besoin, pour des raisons de culpabilité, de révéler, ou de se mettre en porte-à-faux, de manière à ce que l’autre découvre cette double vie. Mais ceux qui gèrent ça de la manière la plus « saine » possible, orchestre tout, de manière à préserver leur entourage. Je n’ai pas de jugement à avoir par rapport à ça. La question est compliquée. Le fait est que vous avez des fausses doubles vies et des vraies doubles vies. En quelque sorte (rire). Ce qui serait intéressant, ce serait de faire si possible, une émission sur ce sujet-là.
B.L : D’accord.
P.N : Si certains pouvaient venir témoigner de manière anonyme. On va tout modifier bien évidemment, parce que ça concerne bon nombre de personnes.
B.L : Plus qu’on ne l’imagine. Je suis bien d’accord. P.N : Ce n’est pas qu’une question d’infidélité, ou d’enfants naturels conçus en dehors du couple. Ce sont juste des gens qui ont besoin d’avoir des doubles voir des triples vies.
B.L : Moi je me souviens, et je m’en suis voulu pendant tellement de temps, je me souviens je travaillais beaucoup avec un photographe qui avait une double vie. Il avait sa femme que je connaissais bien, et il avait sa maîtresse mannequin, une copine aussi que je connaissais bien. C’était très bien cloisonné, et un jour j’appelle Serge pour ne pas le nommer, après tout on s’en fout c’est un prénom. Je tombe sur sa femme, et je fais cette gaffe insupportable, je l’appelle par le prénom de sa maîtresse. Franchement je ne savais pas où me mettre et j’ai senti dans la réponse de la femme qu’elle savait sans savoir.
P.N : Ils le savent dans ces couples-là. Les enfants c’est tout à fait autre chose. Mais ils l’ont accepté. Soit, ils acceptent également de mener une double vie, soit ils ne l’acceptent pas. Mais il y a également la question fondamentale de l’amour. On peut aimer deux personnes, peut être trois, c’est difficilement quantifiable, mais je n’ai pas de jugement moral à avoir par rapport à ça. En tout cas, il n’y a pas forcement de raison psychanalytique ou de déviance également psychiatrique par rapport à ces gens qui mènent une double vie.
La masturbation régulière permet-elle d'être en meilleure santé et de devenir meilleur amant/maîtresse?
Brigitte Lahaie : C’est le moment du Wikisex bien sûr, la masturbation régulière permet-elle d'être en meilleure santé et de devenir meilleur amant/maitresse, Pierre Desvaux ?
Pierre Desvaux : Je pense que c’est une bonne pratique, ça permet de se connaître soi-même. Par exemple, pour les femmes, je vois et je suis parfois étonné, de jeunes femmes qui viennent me voir, en présentant un trouble de l’orgasme. Elles disent qu’elles ont du plaisir, qu’elles sont excitées, qu’elles font l’amour avec leur chéri, mais il n’y a rien qui vient. Finalement, quand on discute avec elles, on se rend compte qu’elles n’ont jamais essayé seules. Elles ne se sont jamais masturbées, ou de manière inadaptée une fois, elles se sont ensuite dit : « ça ne marche pas j’arrête ». Donc il y a une dimension d’apprentissage. Pour les garçons c’est pareil. On en parle dans l’éjaculation prématurée. J’explique toujours aux garçons qu’il y a deux manières de se masturber, une bonne et une mauvaise. Je vais commencer par la mauvaise. La mauvaise consiste à penser que la pulsion sexuelle, le désir sexuel, c’est une sorte de tension interne dont il faut se débarrasser assez vite. On se masturbe vite, violement, brutalement j’oserais dire, on éjacule au bout de deux minutes et on est apaisé. Ça, ce n’est vraiment pas la bonne méthode. La bonne méthode c’est le garçon qui est capable de s’installer, il regarde ce qu’il veut après tout, et qui est capable de se caresser, de jouer avec son excitation, de monter son excitation, de s’arrêter, de recommencer, de s’arrêter, etc, de faire durer. Il s’entraîne, il connaît un peu son corps, il connaît les sensations dans son corps, annonciatrices de l’orgasme, et il sait en jouer. A partir de ce moment-là, ça se passera beaucoup mieux au lit avec sa partenaire, parce que justement il saura reconnaître toutes ces choses-là, et jouer avec.
B.L : Moi je vais donner une petite info aux femmes. Les jouets intimes ce n’est pas mal pour la masturbation quand on n’y arrive pas avec ses doigts. Ce n’est pas mal aussi d’utiliser quelque chose qui rentre dans le vagin. Voilà. Juste pour faire plaisir à Pierre Desvaux.
P.D : Je pense qu’il faut bien sûr éduquer un peu toutes les parties.
B.L : Cette sensibilité du vagin, elle peut aussi s’acquérir grâce à la masturbation quand on utilise un jouet à l’intérieur.
P.D : Complètement. Mais ce qu’il y a, c’est que psychologiquement, il y a des femmes qui vont vivre ça comme une agression. Une sorte d’introduction brutale en quelque sorte, de l’homme dans leur corps, et elles ne l’acceptent pas. À l’ opposé, je m’aperçois que les femmes qui sont épanouies, qui, sur le plan vaginal fonctionnent très bien, me disent : « mais non docteur, un vagin ce n’est pas du tout passif, c’est actif. J’ai l’impression de l’aspirer, de le prendre en moi. Je suis actif, je bouge, et je mobilise les muscles autour de mon vagin, mon périnée. Bref je suis totalement active, ce n’est pas un organe passif docteur ».
B.L : Absolument. Voilà, c’était un petit cours de masturbation comme ça le vendredi. Si l’on ne sait pas quoi faire ce week-end, au moins on aura de quoi s’occuper.
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