Annonces d'Emmanuel Macron: "Le personnel médical est soulagé qu'une décision soit prise", assure un médecin anesthésiste

Face à la seconde vague de coronavirus, certains soignants débordés devant l'afflux de patients, attendent impatiemment de nouvelles mesures sanitaires alors qu'Emmanuel Macron doit prendre la parole ce mercredi.
Va-t-on vers un nouveau confinement? C'est ce que craignent de nombreux Français alors que le président de la République doit annoncer ce soir de nouvelles mesures restrictives face à la crise sanitaire. Si la décision que doit prendre Emmanuel Macron est toujours inconnue, le confinement serait sérieusement envisagé, au grand dam des petits commerçants qui pourraient baisser le rideau et des personnes isolées qui craignent de ne pas supporter de telles mesures.
Mais certains, notamment parmi le personnel hospitalier, sont rassurés à quelques heures de nouvelles mesures sanitaires restrictives: "Les médecins se disent "heureusement que des décisions vont être prises", assure ce mercredi sur le plateau des "Grandes Gueules" Arnaud Chiche, médecin anesthésiste à la polyclinique d'Hénin-Beaumont.
Car selon lui, la situation dans les Hauts-de-France est pire qu'en mars lors du premier confinement: "En mars-avril, on avait 25 patients Covid-19 à gérer, là on est plutôt autour de chiffres comme 35-40. Il y a des hôpitaux dans les Hauts-de-France qui ont déjà eu plus de morts du Covid que sur toute la crise de mars. Il y a de gros hôpitaux du Nord qui sont à une centaine de cas, déjà plus qu’en mars".
"On ne peut pas former une infirmière ou un réanimateur en trois mois"
"Le système de santé est moins fort en octobre qu’en mars en terme de forces en présence. Le Ségur a été un désenchantement pour tout le monde. Les professionnels de santé n’ont pas eu grand-chose. Ils se sont dit ‘on va arrêter ce métier’. Mais quand on ne peut pas arrêter son métier on dit qu’on ne veut plus faire de Covid-19. On arrête l’hôpital, on va en ville. Si on travaille dans des services exposés on veut faire autre chose. Et certains sont en fait en arrêt maladie parce qu’ils sont malades", explique le praticien.
Alors pourquoi le gouvernement n'a pas recruté plus de personnels entre le déconfinement et l'arrivée de la seconde vague? Parce que la formation est longue, rappelle Arnaud Chiche: "On ne peut pas former une infirmière ou un réanimateur en trois mois. Mais après cette première crise, le gouvernement aurait dû faire un état des lieux. Il aurait fallu se dire : 'comment peut-on optimiser les forces en présence'".
"Dans un service où il y a trois ou quatre réanimateurs pour quinze lits, j’en prends un je l’entoure d’une autre équipe de médecin moins perfectionné à la réanimation et ils peuvent gérer dix lits. On aurait pu créer de nouvelles équipes!", avance Arnaud Chiche.
Pour couronner le tout, l'anesthésiste déplore un problème de matériel alors que la France a manqué de respirateurs pendant le confinement en mars: "Le problème de matériel n'a jamais été réglé ! notamment en terme de gants et surblouse. J'ai eu des infirmiers et des sages-femmes en pleurs au téléphone qui m'ont demandé si on avait le droit de faire des accouchements avec des gants Mapa!", conclu-t-il.
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