Après Villepinte, Sarkozy peut-il remonter dans les sondages ?

« On a 2 mois pour tout renverser ! », a lancé hier dimanche Nicolas Sarkozy, à la fin de son meeting de Villepinte. Le président-candidat peut-il refaire son retard sur son principal adversaire François Hollande ? Si militants et élus UMP semblent conquis et optimistes, d’autres sont plus prudents…
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Hier dimanche à Villepinte, les militants UMP et les élus sont repartis regonflés à bloc : aucun bémol par rapport au discours du président-candidat, Nicolas Sarkozy. Marc, venu de Grenoble : « On est vraiment maintenant sur les bases d’une campagne pour gagner et pas simplement pour défendre un bilan. On a un vrai projet, notamment pour l’international ».
« Le plus crédible, c’est lui » ?
Convaincu aussi, Jean-Paul Garraud, député de la Gironde : « Il y a quelque chose qui se passe. Il a dit des choses très fortes sur les accords de Schengen. Le plus crédible, c’est lui. On ne va plus le rejeter et on rejette le rejet ! ».
Nicolas Sarkozy a conclu son discours par un « aidez-moi, nous avons 2 mois pour tout renverser ! ».
Villepinte, tremplin vers la victoire ? Une évidence pour Jean, venu de Nice : « Un come-back mérité. C’est tellement évident ce qui se passe aujourd’hui, donc pour moi il n’y a même pas de concurrence ».
« Beaucoup d’écho chez les actifs, qui l’ont abandonné depuis 2007 »
Ce meeting va-t-il permettre à Nicolas Sarkozy de remonter dans les sondages ? En tous cas, pour Bernard Sananès, président de l’institut CSA, « l’objectif était de redonner de la dynamique, de montrer aux supporters que Nicolas Sarkozy pouvait encore l’emporter, et de le réinstaller au centre de la campagne. C’est l’enjeu de ce déplacement des thèmes de campagne ; là on installe un thème nouveau : non à l’Europe libérale, non à l’Europe passoire. Ça fait écho au besoin de protection qu’a une partie de l’opinion ; ça cherche à conquérir la France du non aux différents traités européens. Et surtout, c’est un thème qui rencontre beaucoup d’écho chez les actifs, dans le monde du travail. Or on le sait, les actifs sont ceux qui ont le plus abandonné Nicolas Sarkozy depuis 2007 ».
« Chasser sur les terres du FN peut être intéressant pour lui »
Roland Cayrol, directeur de recherches à la Fondation nationale des sciences politiques, se montre prudent : « Ça va sûrement faire tressaillir un peu les sondages ; inverser la courbe, ce serait aventureux de le dire. C’est en chassant sur les terres de Marine Le Pen qu’il essaie de couper l’herbe sous le pied à la candidate du Front national. Ça peut être intéressant pour lui, soit dès maintenant, soit dans une perspective de second tour. Est-ce que les initiatives un peu spectaculaires par rapport à l’Europe, sont de nature à changer les lignes ? Il va falloir attendre que les gens aient entendu les commentaires, les débats, les sondages… pour voir s’ils se mettent à bouger. Ça n’est pas sûr en tous cas ».
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