Arrestation de Salah Abdeslam à Molenbeek: "ça veut dire que nous sommes tous aveugles"

Salah Abdeslam a été arrêté vendredi à Molenbeek. Dans cette commune bruxelloise, les habitants voudraient tourner la page mais les soupçons de complicité pèsent lourd.
C'est finalement à Molenbeek, le quartier de son enfance, que Salah Abdeslam a été arrêté vendredi après 4 mois de cavale. L'homme le plus recherché d'Europe a été inculpé pour "meurtres et participation aux activités d'un groupe terroriste". Son frère Brahim s'était fait exploser le 13 novembre sous la véranda du Petit Cambodge.
Son frère avec qui il avait géré un café à moins de deux kilomètres de sa planque, et à seulement quelques centaines de mètres de la maison de ses parents. Et pour assurer ses 126 jours de planque, Salah Abdeslam a du bénéficier de complicités au sein du quartier.
"C'est vraiment très grave"
Hassan a grandi à Molenbeek et vit à quelques mètres du domicile de la famille Abdeslam est effaré: "C'est terrible. S'il est prouvé que Salah Abdeslam était à Molenbeek pendant 4 mois, c'est vraiment très grave. Ça veut dire que nous sommes tous aveugles et que son réseau l'a aidé". Aujourd'hui il veut des réponses: "Ces personnes-là qui l'ont accueilli sont des sympathisants du terrorisme, je suis intéressé de savoir qui ils sont. Je suis content qu'il soit vivant, nous voulons l'entendre".
Certains ne sont pas étonnés comme ce père de famille rencontré par RMC qui a tenu à témoigner anonymement: "On ressent ce silence. Les gens qui soutiennent Daesh, soit tu es avec eux, donc tu es au courant, mais on ne parle pas de ça au bistrot. C'est le silence. C'est pour ça qu'on ne parle plus trop avec les jeunes, on ne sait plus pour qui ils roulent exactement".
"Il ne faut pas diaboliser Molenbeek"
D'autres se montrent plus optimistes à l'image de Maria, 40 ans: "Je suis soulagée, maintenant j'espère que ça va être terminé. Molenbeek n'est pas un ghetto, il ne faut pas le diaboliser".
"Tout ça apaisera peut-être un peu les choses, le climat n'était pas bon ces derniers temps", renchérit Karim, qui a "toujours habité dans le quartier". "Les gens qui font des choses pareilles au nom de la religion... Ca fait souffrir tout le monde".
La commune de Molenbeek, qui compte quelque 100.000 habitants, se retrouve à nouveau sous les feux médiatiques, avec plus que jamais collée à la peau sa réputation de fief du jihadisme en Europe.
Votre opinion