Assoupi sur Tchouri, Philae reste adulé

Il y a un an, le robot Philae quittait la sonde Rosetta pour se poser sur la comète Tchouri. Depuis, et après plusieurs heures de récoltes, photographies et analyses, le robot est en veille. A 500 millions de kilomètres, à Toulouse, fans et curieux affluent pour voir sa réplique à la Cité de l'espace. Mais pourquoi un tel succès ?
S'il dort, il n'en reste pas moins fascinant. Il y a un an, le 12 novembre 2014, après un voyage de 10 ans à bord de la sonde européenne “Rosetta”, le robot “Philae” se posait sur la comète Tchouri. A 500 millions de kilomètres de notre bonne vieille terre. En guise de cadeau d'anniversaire, la sonde européenne Rosetta s'est rapprochée de lui, ce qui pourrait aider le robot à reprendre contact avec la Terre et à se remettre au travail. Après plus de 60 heures de travail sur Tchouri, Philae, dont les batteries solaires se sont vidées faute d'ensoleillement suffisant, s'est mis en sommeil depuis juillet.
Reste qu'après son exploit, Philae est devenu un héros interplanétaire. Comme on se rend au musée Grévin voir la réplique de son idole, et parce qu'il n'est pas question de passer 10 ans dans l'espace, les curieux et les "fans" de Philae se précipitent à la Cité de l’Espace, à Toulouse, où une réplique du robot est exposée.
"C'est énorme"
Des milliers de passionnés, la tête dans les étoiles, ont franchi les portes de la Cité pour prendre de ses nouvelles. Comme Patrice, jeune retraité venu du Lot voisin. Il suit avec enthousiasme les aventures de Philae depuis un an et voulait absolument photographier la réplique de ce robot. "C'est des années de travail pour le lancer et pour qu'il arrive, et puis des années encore pour exploiter toutes les images, c'est énorme !, s'enthousiasme-t-il comme un adolescent, sur RMC. J'espère qu'il va se réveiller, que le soleil va lui faire du bien".
Patrice est incollable sur ce robot pas plus gros qu'une machine à laver, mais ces collégiens eux, ont un peu plus de lacunes. "Je crois que c'est un robot qui est allé sur une planète", tente Raphaël. "Tu es sûr que c'est une planète ?", interroge Philippe Drenot, médiateur scientifique qui les accompagne. "C'est peut-être un satellite ou un astéroïde", répond Nathan. "On brûle, même s'il fait très froid dessus", s'amuse Philippe Drenot. C'est finalement Samir qui a la bonne réponse : "C'est une comète".
"La seule comparaison possible, c'est avec l'homme sur la lune"
Philippe Drenot, n'est pas étonné par le succès de Philae auprès des jeunes et des moins jeunes. "Le public est venu, on a eu énormément de gens, bien plus encore que pour Curiosity", qui avait pourtant déjà attiré la curiosité. Le médiateur scientifique a une explication à cette Philae-mania : "Parce qu'un petit robot qui va se poser sur une comète dans un endroit extrêmement éloigné, extrêmement froid, et qu'on arrive à avoir des données… C'était une très grande première". Il ose : "La seule comparaison possible, c'est avec l'homme sur la lune".
Xavier Penot, animateur à la Cité de l’Espace, a une explication plus terre à terre au succès de Philae. "L'avantage c'est qu'avec une maquette grandeur nature, on voit de quoi il s'agit, ce qu'a fait le robot sur la comète : il a foré, il a scanné l'intérieur de la comète, il a détecté du gaz, il a pris des photos". Quel homme, ce robot !
Pour le Cnes, Philae a déjà accompli 80% de sa mission. Pour accomplir les 20% restants, et pouvoir enfin goûter un repos éternel mérité, Philae va devoir se réveiller. Ce qu'espèrent tous ses fans. Pour rêver encore.