Attentats de Paris: comment la minute de silence va être appliquée dans les écoles et les entreprises

TEMOIGNAGES - Le deuil national se poursuit jusqu'à demain partout en France et ce midi, une minute de silence sera observé dans tout le pays. Pour les enseignants et leurs élèves dans les écoles maternelles et primaires, ce sera pour beaucoup avant 11h30. Avec bien souvent des discussions qui vont être ouvertes dans les classes.
Une minute de silence sera observée ce lundi à midi partout en France, où les drapeaux vont également être mis en berne en hommage aux victimes des très meurtriers attentats de Paris. François Hollande se rendra à l'université de la Sorbonne, dans le 5e arrondissement de la capitale, pour l'occasion. Il se recueillera en compagnie des étudiants, mais aussi de la ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem et du secrétaire d'Etat chargé de l'Enseignement supérieur, Thierry Mandon.
Pour les enseignants et leurs élèves dans les écoles maternelles et primaires, la minute de silence se fera, pour beaucoup, avant 11h30. Avec bien souvent des discussions qui vont être ouvertes dans les classes. Ce sera le cas dans la classe de maternelle d’Isabelle dans le 3ème arrondissement de Marseille. "Devant ma porte, je vais afficher la Marianne qui pleure et je vais expliquer, en utilisant des mots simples, à mes élèves ce qu'il s'est passé. Je pense en effet que c'est important, même si on est en maternelle, de le faire", souligne-t-elle.
"Mettre des mots sur ces images"
"On est tous d'accord sur le fait que les images sont difficiles à voir et que cela peut être un choc psychologique pour les enfants. Il faut donc absolument mettre des mots sur ces images, c'est très important, ajoute-t-elle. D'après ce qu'ils me diront, on essaiera d'éclaircir les choses. Ils vont aussi faire un dessin pour se souvenir qu'il y a la liberté, l'égalité, la fraternité et qu'il ne faut pas l'oublier".
Dans l'établissement de Corinne Vialle, directrice d’une école dans les quartiers sud de Marseille, il y aura un rassemblement symbolique dans la cour à 11h15. Auparavant, elle abordera comme chaque enseignant les événements de ce vendredi. "Plutôt que de laisser les discussions se faire dans la cour, sans être encadrées, c'est mieux d'en parler en classe, justifie-t-elle. Il s'agit d'emblée de dire que les auteurs des attentats se réclament d'une religion mais qu'aucune religion n'a pour principe d'aller tuer".
"Chasser la peur qui s'installe"
"La laïcité, c'est aussi enseigner l'histoire des religions, le respect, la tolérance… Il est donc important de leurs dire que les gens qui font cela sont fragiles, voire plus, et qu'ils se sont laissés berner". Dans les entreprises, la minute de silence devrait être aussi très largement observée. Ce sera le cas de celle dirigée par Mohammed Laquila, spécialisée dans l’expertise comptable et le conseil aux entreprises, qui compte 70 salariés répartis sur cinq sites dans le sud-est.
"On va observer cette minute de silence pour dire notre solidarité aux victimes et à leurs familles, confirme-t-il. Mais on ne s'arrêtera pas là. On va déjeuner ensemble et ouvrir un vrai débat pour chasser la peur qui s'installe parmi nous. Alors que nous sommes en guerre comme cela a été dit, le chef d'entreprise que je suis se doit de rassurer ses salariés, tel un père de famille."
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