Aubry à la recherche d'un consensus sur la primaire socialiste
PARIS (Reuters) - Le premier secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, a réuni mardi à Paris tous les ténors de sa formation, présidentiables ou...
PARIS (Reuters) - Le premier secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, a réuni mardi à Paris tous les ténors de sa formation, présidentiables ou pas, afin de mettre la dernière main au calendrier de la primaire.
Ségolène Royal, qui boude généralement le siège du PS, rue de Solferino, François Hollande, Bertrand Delanoë ou encore Laurent Fabius et Henri Emmanuelli ont pris part à la rencontre, de même que Manuel Valls, qui s'est attiré les foudres des socialistes pour ses récents propos sur les 35 heures.
Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, que les sondages consacrent comme le présidentiable préféré des Français avant l'échéance de 2012, était représenté par l'un de ses proches, le député de Paris Jean-Christophe Cambadélis.
Les militants socialistes ont validé en 2009 un calendrier prévoyant le dépôt des candidatures pour la primaire présidentielle en juin et un scrutin à l'automne, après les élections sénatoriales.
Selon plusieurs sources proches de la direction du parti, il est désormais envisagé d'allonger la période du dépôt des candidatures jusqu'au mois de septembre - une proposition que les proches de François Hollande combattent en bloc, y voyant une faveur faite à Dominique Strauss-Kahn.
S'il veut être candidat, l'ancien ministre de l'Économie et des Finances devra quitter la direction du FMI, dont il a la charge jusqu'à fin 2012. Rallonger le délai des candidatures lui offrirait un sursis, en pleine présidence française du G20.
"Tout est envisageable", reconnaît François Lamy, principal lieutenant de Martine Aubry. A ses yeux, "fin juin ou fin août, ça ne change pas grand-chose".
MI-JUILLET, MODUS VIVENDI ?
Le calendrier définitif pourrait être voté mardi soir lors de la réunion du Bureau national, l'organe exécutif du PS, ou, faute de consensus immédiat, mardi prochain.
Pour préparer le terrain, le premier secrétaire a pris soin de rencontrer en tête à tête les ténors du parti depuis le début du mois de décembre.
"Je ne vois vraiment pas pourquoi on repousserait encore le calendrier", a prévenu Ségolène Royal, qui est déjà sur les rangs pour la primaire, à son arrivée au siège du PS.
L'ancienne candidate à l'Elysée réclame un scrutin "régulier" et "transparent", multipliant ces derniers jours les allusions au congrès de Reims et à l'élection contestée de Martine Aubry au poste de premier secrétaire en 2008.
François Hollande a plaidé mardi pour un dépôt des candidatures fin mai et un vote fin juin afin que le candidat des socialistes soit connu et en campagne dès le mois de septembre.
Selon Europe 1, Martine Aubry proposerait de couper la poire en deux en repoussant le dépôt des candidatures jusqu'à la mi-juillet, une idée que l'entourage du premier secrétaire refusait de confirmer dans l'immédiat.
Le sort de l'université d'été du PS, qui réunit chaque fin août près de 3.000 militants et dirigeants à La Rochelle, doit également être tranché. Elle n'a jamais été annulée, même au plus fort des divisions internes.
Dans son projet d'organisation des primaires, Arnaud Montebourg faisait de La Rochelle un "banc d'essai de présidentiables", avec débats, discours et présentations à l'américaine à la clé.
Pour un proche de Martine Aubry, une seule chose est sûre, "on ne va pas faire le happening de Montebourg avec Barack Obama en guest star".
Laure Bretton, édité par Yves Clarisse
Votre opinion