Hausse des tarifs des péages sur les autoroutes: "L'Etat a bradé la privatisation"
Le 1er février, certains tronçons d'autoroute seront plus chers, jusqu'à 4%, comme le révèle Auto Plus. Ceci malgré les bénéfices record des sociétés d'autoroutes qui profitent d'un contrat avantageux conclu avec l'Etat.
A qui profite le jackpot des autoroutes? Le magazine Autoplus a épluché la dernière synthèse des comptes des sociétés concessionnaires, qui porte sur l'année 2016. Résultat: les sociétés d'autoroutes se sont partagées en 2016 un fabuleux jackpot de près de 3 milliards d'euros de bénéfices, en hausse de 25% entre 2015 et 2016. Des résultats qui interpellent, alors que les tarifs des péages vont encore augmenter le 1er février, entre 1 et 4% de hausse.
Une hausse qui peut s'expliquer par un engagement passé au moment de la privatisation des autoroutes. "Il permet à chaque société de répercuter l'inflation, auxquels s'ajoutent les travaux effectués, et puis une taxe domaniale de l'état, un petit bonus, qui a été accepté par les sociétés à une condition, qu'elle soit répercutée par les automobilistes", comme l'explique Pascal Pennac, rédacteur en chef adjoint du magazine Auto Plus, ce vendredi sur RMC.
"On ne peut rien reprocher aux sociétés d'autoroutes"
Le magazine automobile révèle donc que 2016 a été une "année exceptionnelle" pour les sociétés d'autoroutes alors que les dividendes reversés aux actionnaires ont augmenté de 40%. Malgré, les sociétés d'autoroutes ne seraient pas entièrement responsables de ces augmentations selon Pascal Pennac.
"On ne peut rien reprocher aux sociétés d'autoroutes. C'est à l'Etat qu'il faut s'en prendre car c'est l'Etat qui a bradé la privatisation. Les sociétés d'autoroutes ont fait des contrats qui sont parfait pour elles. Malgré leurs bénéfices, elles sont assurées de cette espèce de 'rente', comme l'avait qualifié Ségolène Royal. Plus les années vont passer, plus les intérêts vont baisser. Donc année après année ça va gonfler (les bénéfices des sociétés d'autoroute) sauf le trafic s'effondre, ce qui n'est pas le cas".
"En 2019 ça va être encore pire !"
Selon Pascal Pennac, la tendance ne va pas s'améliorer pour les automobilistes dans les années à venir.
"En 2019, ça va être encore pire, assure-t-il. On va se prendre une double peine. Toutes les petites 'lâchetés' qui ont été décidées en 2015, souvenez-vous quand Ségolène Royal avait fait tout un sketch pour éviter une hausse de 0,57%, ce qui n'est pas grand chose. Cette hausse va être répercutée entre 2019 et 2023 avec un petit bonus de 500 millions en plus pour les sociétés d'autoroutes. Et on va se prendre à partir de 2019, un deuxième paquet autoroutier, avec des travaux supplémentaires voulus par François Hollande juste avant de quitter ses fonctions, en espérant que cela créé de l'emploi. Tout cela va s'accumuler", conclut-il.