"Aujourd'hui en France, l'avis des enfants n'est pas entendu": l'appel de la Défenseure des droits

Dans un rapport, Claire Hédon exhortant les adultes à associer les plus jeunes aux prises de décisions.
S'il parait que la vérité sort de la bouche des enfants, elle ne semble pourtant pas entendue. "Aujourd'hui en France, l'avis des jeunes n'est pas entendu": la Défenseure des droits, Claire Hédon, plaide dans un rapport pour une meilleure prise en compte de la parole des enfants dans la société, exhortant les adultes à les associer aux prises de décisions.
"Le droit à la participation de l'enfant, devant l'ampleur des dommages causés par son défaut, ne saurait être considéré comme un luxe ou un surplus. Il doit être compris comme une nécessité", souligne la Défenseure des droits dans son rapport annuel sur les droits de l'enfant. Le document, assorti de 17 recommandations, est publié à l'occasion de la Journée internationale des droits de l'enfant, vendredi. Claire Hédon et son adjoint chargé des droits des enfants, Eric Delemar, ont cherché à "examiner les conditions dans lesquelles les enfants sont aujourd'hui en mesure de s'exprimer" en partant du constat "qu'aujourd'hui en France, l'avis des jeunes n'est pas entendu".
Une consultation nationale - réalisée auprès de 2200 enfants âgés de 4 à 17 ans - a permis d'observer que 70% d'entre eux ne connaissent pas leurs droits. Pour les auteurs de ce rapport, le coeur du problème reste que l'enfant n'est pas assez impliqué.
En se basant sur les résultats de cette enquête, la Défenseure des droits observe qu'à l'école, au collège ou au lycée, "les enfants consultés ne sont pas satisfaits des cadres d'expression collective existants".
Concrètement, à l'école, les auteurs pointent du doigt deux cas emblématiques où les enfants ne sont pas assez écoutés. Lors des conseils de classe par exemple, les élèves interrogés estiment leur rôle plus que "limité". Même chose pour les conseils de discipline, lors desquels ils ne seraient pas en mesure de s'exprimer sur les faits qui leur sont reprochés.
La Défenseure des droits prend aussi l'exemple de la justice et rappelle qu'un juge est tenu d'auditionner un enfant qui le demande sauf, s'il estime que le mineur n'a pas le discernement nécessaire.
Claire Hédon préconise aussi de "consulter davantage les enfants sur les projets de loi" qui les concernent directement. Pour y parvenir, elle suggère de s'appuyer, par exemple, sur les conseils municipaux. Des structures de consultation des jeunes, jugées "peu nombreuses", "trop méconnues voire inaccessibles".
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