Bayrou chez les GG: "Nous sommes face à la rupture de la gauche"

Invité chez les GG ce mercredi, le patron du MoDem, François Bayrou, a réagi à la tribune de Martine Aubry et d'autres personnalités de gauche fustigeant la politique menée par le tandem Hollande-Valls. "On est devant la réalité de l'explosion de la gauche", a-t-il diagnostiqué.
"Je ne me souviens pas d'avoir vu un gouvernement aussi fracturé en son sein". Invité ce mercredi chez les Grandes Gueules, François Bayrou a estimé que la tribune très à charge contre la politique menée par le couple exécutif, signée par Martine Aubry et d'autres personnalités de gauche, était la "révélation de la fracture définitive de la gauche".
"Il y a des mois qu'on voit venir la révélation de la fracture définitive de la gauche, d'un accident historique qui, en effet, va frapper la gauche, parce qu'elle n'a pas tenu ses promesses et qu'elle a été dans l'ambiguïté", a jugé le patron du MoDem. A ses yeux, la majorité ne "s'en relèvera pas de si tôt", parce que "c'est acter officiellement, de manière publique, ce que cette fracture signifie".
"Le coup de bistouri qui tranche"
Dans cette tribune publiée dans Le Monde, la maire (PS) de Lille et l'écologiste Daniel Cohn-Bendit, parmi d'autres signataires, reprochent notamment à François Hollande et Manuel Valls de conduire à l'"affaiblissement durable de la France".
"C'est une tribune qui, en effet, est le coup de bistouri qui tranche, qui approfondit cette rupture-là", commente François Bayrou. "On est face à la rupture de la gauche"; a-t-il répété.
Pour le centriste, ce texte signe le glas "de la gauche" et de "la majorité". "J'ai l'impression d'assister à une guerre civile à l'intérieur du gouvernement et de la majorité", a-t-il poursuivi.
"On est devant la réalité de l'explosion de la gauche"
Pour lui, cette "crise" va avoir des conséquences "très lourdes politiquement", "parce qu'on est devant la réalité de l'explosion de la gauche". "Je crois que les conditions politiques sont aujourd'hui désastreuses, qu'on va assister à une bataille auprès de laquelle la déchéance de nationalité n'aura été qu'une plaisanterie de nouvelle année", a-t-il pronostiqué.
Et de prendre la situation grecque en exemple: "On vient de voir sous nos yeux, en Grèce, sous les yeux de toute l'Europe ébahie que M. Tsipras s'est fait élire sur l'annonce qu'il écarterait toute perspective d'efforts que l'Europe demandait, il a provoqué un référendum au mois de juillet. Quelques jours après, il avait changé de politique".