Bi or not to be bisexuel

Sommes-nous tous bi ?
Si aujourd’hui, les homos au même titre que les hétéros, affichent et revendiquent de plus en plus aisément, leur identité sexuelle, il n’en est pas de même pour les bisexuels ? Quelle en est donc la raison ? Et pourquoi, dans notre société, prétendument émancipée et délestée d’un certain nombre de tabous, la bisexualité apparaît encore trop souvent comme un sujet dérangeant aux yeux de tous, que l’on soit hétéro ou homo?
Cela signifie-t-il, pour autant, que nous aurions tous en nous un certain degré d’ambivalence ? Au début du XXè siècle, Wilhelm Fliess et Freud sont les premiers, à développer le concept de « bisexualité psychique ». Selon Freud, chaque individu naît avec des dispositions sexuelles à la fois masculines et féminines mais cette « disposition bisexuelle originelle se modifie au cours de l’évolution jusqu’à devenir monosexualité, en conservant quelques menus restes du sexe atrophié ». En d’autres termes, chacun naît, par nature, ambivalent mais par le biais de processus complexes (dont la socialisation est une donnée essentielle), nos orientations sexuelles s’affirment peu à peu, dans un sens ou dans l’autre, hétérosexuel ou homosexuel. Mais en dépit de ses préférences, poursuit Freud, l’individu oscille sa vie durant entre des sentiments ambigus : cette bisexualité psychique peut donc se concrétiser par la recherche d’amitiés ou de moments d’intimité, non sexualisée avec quelqu’un du même sexe ou bien parfois par des rêves érotiques ou fantasmes d’homosexualité chez un sujet hétérosexuel et vis versa sans qu’il n’y ait jamais, naturellement de passage à l’acte. Sachant que l’équilibre d’un individu s’échafaude entre désirs assouvis et désirs refoulés ! Néanmoins, prés d’un siècle plus tard, la société ne semble toujours pas avoir « digéré » cette notion d’ambivalence psychologique ! Et préfère s’entêter à penser qu’entre hétérosexualité et homosexualité, il n’y a (presque) rien !
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