Bilan de l’instant…
Des questions, pas des réponses. Après 20 journées, il ne s’agit pas encore d’évoquer la « dernière ligne droite ». Nous n’en sommes pas là. Mais au moment où débute la deuxième partie d’une saison qui s’annonce palpitante, évoquons ensemble certains aspects des mois à venir…
Le « gros 4 » de la saison dernière tient bon. C’est le premier constat. Une tendance des années à venir ? Une ligue 1 qui comme ailleurs verra se dégager de véritables locomotives ? Au milieu du quatuor, l’outsider Montpellier ne semble pas vouloir lâcher prise. Ça aurait pu être Rennes, Bordeaux voire Saint-Etienne, mais eux devraient se contenter de rester à la porte de l’Europe, attendant qu’on leur laisse une place via les coupes nationales. Girard visait 40 points sur les 19 derniers matches. Je me suis demandé si j’avais bien compris. Il faut dire que cette ambition, aussi clairement affichée, n’est pas courante dans le vocabulaire L1. Mais Giroud l’a implicitement confirmé, c’est bien la LDC que vise le club de Nicollin. L’absence de Belhanda ? Digérée ? A part des blessures, que pourrait-il se passer ? L’OL, Lille, l’OM ont connu des soucis d’effectif, Montpellier pourra-t-il y échapper ? Et si Giroud… En attendant, on observe et on constate des ressources étonnantes. Stambouli, Cabella s’affirment. Dernis, joueur de championnat par excellence, le parfait équipier, se révèle leader. Bref, l’impression de décembre était fausse et Girard dispose d’une équipe qu’il sera très difficile de sortir du top 3. Et si ce constat se vérifie, alors on va passer de 4 équipes à 5 pour 3 places ! Qui va glisser ? Pour Montpellier, on ne parlera pas de catastrophe, mais pour les 4 autres, ce sera bien différent.
L’instant nous pousse à nous inquiéter pour l’OL et Lille. Sans blessé, l’OL me semble avoir un groupe assez fort pour ne pas céder. Mais le ¼ de LDC qui se profile, les coupes risquent d’user le médecin du club. A dire vrai, il n’y qu’une chose qui me pousse à envisager Lyon jouant le jeudi soir, c’est cette chose totalement immatérielle, un peu folle, aussi qu’on pourrait appeler justice immanente. Depuis son dernier titre, l’OL est souvent passé près de l’Europa League. Souvent le club s’est arraché pour rester sur le podium. Le PSG le lui a même offert la saison dernière. Ajoutons à cela un recrutement, récemment, moins judicieux. C’est assez pour un passage au purgatoire ? Si ce n’est pas l’OL, ce sera Lille. C’est encore l’instant qui parle. Mavuba et surtout Balmont sont trop souvent les meilleurs Lillois et devant, on ne trouve pas trace d’un leader technique, d’un joueur vraiment décisif. La saison dernière, la défense et le milieu, impeccables offraient au duo Hazard/Gervinho une liberté utile. Le jeu lillois est aujourd’hui sans éclat. Basa peut bien valoir Rami, encore faut-il qu’il ne soit pas trop souvent absent. La remarque vaut pour Chedjou. Ensemble, ils n’ont débuté que 13 fois. En coulisse, ça bouge et ça ressemble à une première. Des joueurs réclament du renfort, certains pensent à leur avenir et Michel Seydoux parle de ne pas céder à l’urgence. Régulièrement louée, la présidence Seydoux a été récompensée l’été dernier. Mais elle aborde cet hiver un virage à bien contrôler, sous peine de ne pas entendre le mauvais arrangement sonore de Tony Britten dans le nouveau stade. Qui osera aujourd’hui contredire la vérité de l’instant ? Qui pour ne pas voir le PSG et l’OM sur le podium ?
Face à Lille, la chose, pour l’OM, était entendue avant le coup d’envoi. Et face à Rennes et l’OL bientôt ? Comment envisager une autre issue ? Marseille s’est, en effet, transformé en une sorte de machine. Peu importe les hommes, le schéma, ça gagne. Dire que l’équipe pratique un foot de rêve serait évidemment exagéré. C’est mentalement, dans l’assurance qu’elle dégage que l’équipe est impressionnante. Pour expliquer la remontée de l’Inter, Ranieri déclare avoir travaillé sur « l’estime de soi », phénomène psychologique dont parle aussi beaucoup Lippi quand il évoque son métier. Ce qui s’est passé à Marseille ressemble beaucoup à ça, non ?
Avec 43 points, un effectif de qualité, dixit son nouveau coach vedette, on ne voit pas bien ce qui pourrait arriver au PSG. Une crise de « sur-estime de soi » ? Avec Kombouaré, le risque pouvait exister, mais avec Ancelotti ? Difficile de ne pas voir dans ce PSG, l’équipe qui offre le plus de garantie dans cette lutte pour le podium. La force de la combinaison : valeur des joueurs/avance au classement/coach est irréfutable. 5 équipes pour 3 places et une idée. S’il ne fallait pas forcément envisager une glissade de l’un des prétendants ? Si c’est par le haut que les 3 heureux s’en sortaient ? Par le nombre de victoires, de buts marqués. L’instant nous autorise, en effet, à un bel optimisme…
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