Le billet de Sylvain Grandserre
Une équipe sans « remplaçants » ?
A tort ou à raison, on se plaint parfois des jours d'école perdus par les élèves lors des grèves, même s'il n'y en eut l'an dernier que 3 au niveau national. Or, sans qu'on en parle, il existe bien des heures de classe sacrifiées en catimini sur l'autel de la rentabilité...
Pendant longtemps, l'école primaire fut bien organisée pour assurer les remplacements des enseignants absents. Des professeurs (appelés ZIL) assuraient des petits remplacements (maladie, garde d'enfant malade) le jour même et non au bout de deux semaines comme au collège. D'autres enseignants «brigades» prenaient en charge les longs remplacements (maternité, maladie grave).
Mais le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite entraîne des suppressions d'emplois qui font réagir sur le terrain élus, parents et enseignants. Du coup, il est tentant et souvent tenté de s'en prendre aux remplaçants dont la disparition ne mobilise pas grand monde puisqu'elle ne s'accompagne pas de sensibles fermetures de classes !
Mais à force de vouloir dégraisser le mammouth, on lui coupe carrément la patte ! Ainsi, faute de remplaçants, des écoliers sont renvoyés chez eux ou répartis dans les autres classes provoquant un beau bazar à chaque fois. Des remplaçants nommés le matin à un endroit doivent partir ailleurs l'après-midi ! Des classes ont aussi connu 6 remplaçants successifs depuis la rentrée pour une seule et même absence. Dans mon département, avec 624 remplacements non assurés en 3 mois, on arrive à près de 350 enfants qui n'ont pas cours chaque jour d'école. Maintenant, vous savez !
Sylvain GRANDSERRE
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