Billets à prix réduits de la SNCF: "Ce n'est pas au contribuable de payer pour cette opération de com'"

Richard, chef d'entreprise et auditeur de Radio Brunet, trouve insultant que la SNCF propose des billets et cartes d'abonnements à prix réduits alors que les usagers affrontent depuis plusieurs semaines la grève des cheminots.
A partir de ce mardi, on peut acheter les billets de trains et les cartes de réduction à prix réduits que la SNCF met en vente dans le cadre de son "opération reconquête" auprès d'usagers courroucés par plusieurs semaines de grève. Le président de la SNCF, Guillaume Pepy n'a pas annoncé le coût pour la SNCF de cette opération, mais on sait que la grève lui a déjà coûté plus de 300 millions d'euros.
Une opération que dénonce Richard, chef d'entreprise à Provins, auditeur de RMC qui utilise le train tous les jours pour travailler. "C'est une mascarade, un coup de communication. Les usagers viennent de subir deux mois de grève, la grève n'est même pas encore terminée, et histoire de raser gratis et de faire oublier la souffrance on fait des abonnements et des billets moins chers. Pour moi, c'est à la limite de l'insulte. C'est acheter la confiance de l'usager avec une petite ristourne. D'ailleurs, ce n'est pas ce que les gens demandent", dénonce-t-il dans Radio Brunet.
"C'est le contribuable qui paie"
Richard rappelle que la compagnie est déjà endettée à hauteur de 54 milliards d'euros, et qu'elle pourrait se passer de ce type d'opération qu'il juge coûteuse. "C'est le contribuable qui paie. Et aujourd'hui on fait semblant de faire un cadeau aux usagers. Mais moi, j'ai des gens dans mon entourage qui souffrent, qui ont leur temps de trajet multiplié par trois ou quatre" en ce moment avec la grève.
Pour Richard, il est temps d'investir dans le train du quotidien. "Tous les matins c'est un vrai capharnaüm. Les trains sont sales, sont en panne, sont sous composés, sont en retard… C'est ça les vrais problèmes de la SNCF, ce n'est pas le billet de TGV à 29 euros. C'est les millions de Français qui vont bosser chaque jour et qui ne peuvent pas aller travailler correctement".
Sur RMC, vendredi 11 mai, le porte-parole de la SNCF Mathias Vicherat assurait que ces offres ne mettaient pas en danger la SNCF. "On ne dilapide pas l'argent de la SNCF, puisqu'on espère avoir un effet de volume, avec plus de gens dans les trains", avait-il expliqué dans les Grandes Gueules.