"C'est du chantage, il faut arrêter!": sur RMC, la colère d'une restauratrice contre les assureurs qui excluent le risque Covid

Depuis le début de la crise sanitaire, les tensions entre les restaurateurs et les assureurs ne sont pas retombées. Ces derniers jours, une lettre envoyée par les compagnies à leurs assurés a remis le feu aux poudres.
Le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire a annoncé mardi qu'il allait demander aux compagnies d'assurance d'en faire davantage pour soutenir le secteur de l'hôtellerie-restauration, très lourdement pénalisé par les mesures de confinement.
Le ministre de l’économie a posé un ultimatum: si les assureurs ne font pas "un geste significatif" d’ici lundi 7 décembre, le gouvernement soutiendra au Parlement l’instauration d’un prélèvement de 1,2 milliard d’euros sur le secteur.
"Sans ce relai des assureurs, on est morts demain"
Ces toutes dernières semaines, le secteur de l'assurance a une fois de plus été pointé du doigt après de récents courriers envoyés par des assureurs à des milliers de clients, commerçants et notamment restaurateurs, leur demandant d'accepter un avenant à leur contrat d'assurance concernant les pertes d'exploitation, sous peine de résiliation de leur contrat.
La Fédération explique que ces avenants visent uniquement à clarifier le champ des couvertures en excluant explicitement une telle crise de certains contrats trop flous.
Babeth Leduc est gérante de deux restaurants en Loire-Atlantique. Elle a reçu cette lettre de son assureur Axa. Par crainte de perdre sa garantie pertes d’exploitation, elle va signer le document à contre cœur.
"C’est du chantage, il faut arrêter! Si demain je souhaite me réassurer, la close pour pertes d’exploitation sera complètement différente dans notre contrat. On a des charges fixes qui sont très importantes par rapport à d’autres commerces donc c’est pour ça qu’on a souscrit une garantie pertes d’exploitation. Sans ce relai des assureurs, on est morts demain".
Des tensions depuis le mois de mars
Depuis le mois de mars, le secteur de l'assurance a déployé diverses mesures de soutien à l'économie, qui vont d'une contribution de 400 millions d'euros au fonds public de soutien aux PME à un programme d'investissement de plus d'un milliard d'euros, en passant par diverses initiatives prises individuellement par les compagnies. Au total, ces mesures individuelles et collectives représentent 3,8 milliards d'euros d'engagements.
Nonobstant ces efforts, les assureurs sont accusés depuis le début de la crise de ne pas en faire assez pour aider les entreprises, fragilisées par la crise du Covid-19 avec son lot de mesures de confinement et de fermetures administratives de commerces. Les tensions se sont notamment cristallisées autour de la question des pertes d'exploitation.
Le secteur assure depuis le début de la crise que ces pertes ne sont pas assurables. De fait, l'immense majorité des contrats exclut toute couverture pour ce type de situation. Mais quelques contrats mal rédigés ont propagé le doute et donné lieu à des dizaines de contentieux devant les tribunaux entre restaurateurs et compagnies d'assurance, se traduisant par des jugements très variés.
Votre opinion