"C'est le mauvais fonctionnement de l'hôpital public qui l'a tué": la veuve d'un médecin, mort pendant la crise du coronavirus, refuse l'invitation d'Emmanuel Macron

Claire Loupiac a perdu son mari, médecin-urgentiste à Lons-Le-Saunier dans le Jura. Elle juge ce défilé indécent.
Ce 14 juillet est marqué par un hommage aux soignants et aux personnels de deuxième ligne, qui se veut "symbolique et touchant" pour ces personnels mis en avant pendant la crise du coronavirus. Pourtant, ce rendez-vous ne fait pas l'unanimité. Certains proches de victimes ont décidé de refuser cette invitation.
Il y a quelques semaines, Claire Loupiac reçoit un appel de la préfecture du Jura qui l'invite aux cérémonies du 14 juillet à Paris.
“Avec cette invitation, pour moi, le Président veut remercier mon mari d’avoir pris le risque de se faire contaminer dans un hôpital sous-équipé. Au nom de sa mémoire, je refuse cette invitation”, explique-t-elle.
Son mari, Eric Loupiac, médecin urgentiste à Lons-Le-Saunier est mort fin avril du coronavirus. Pour sa veuve, si l'hôpital avait correctement protégé les soignants, il serait toujours en vie.
“Malgré toutes ces négociations, toutes ces réclamations qu’il faisait au nom de la qualité des soins, il n’était pas écouté par les autorités sanitaires. Donc, avec ce refus, je montre mon indignation”, affirme-t-elle.
Une plainte pour négligence
Manque de masques, manque de personnels... Dès le début de la crise, son époux n'avait pourtant cessé d'alerter sur la situation dans son hôpital. La colère de sa veuve ne retombe pas.
“Ce n’est pas normal ce qui lui est arrivé, c’est injuste. Il venait d’avoir 60 ans et était en pleine forme. Il était sportif… C’est le mauvais fonctionnement de l’hôpital public qui l’a tué. Et j’en suis convaincue”, indique-t-elle.
Claire Loupiac et ses enfants vont déposer plainte pour négligence contre l'hôpital et les autorités sanitaires.
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