"C'est trop facile d'accès": la colère d'une mère qui a vu son fils mourir à cause du gaz "hilarant"
L'Agence de sécurité sanitaire alerte sur l'usage du protoxyde d'azote chez les jeunes. Une mère qui a vu son fils décéder à cause de cela témoigne sur RMC ce jeudi matin.
L’Anses alerte sur l’usage du protoxyde d’azote. Ce gaz habituellement utilisé dans le champ médical pour son action analgésiante est depuis quelques années, détourné comme gaz hilarant. Il est en vente libre dans les grandes surfaces sous forme de petites capsules destinées aux siphons pour crème chantilly.
L’agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation publie ce jeudi un rapport sur l’augmentation du nombre d’intoxications chez les jeunes liées à l’inhalation de ce gaz. 66 cas d'intoxications ont été recensés entre 2017 et 2019, particulièrement chez des jeunes hommes, plus de la moitié de ces consommateurs avaient entre 20 et 25 ans.
Plus de deux tiers de ces cas (42 sur 66), présentaient au moins un symptôme neurologique ou neuromusculaire comme des engourdissements, des tremblements des extrémités ou des douleurs musculaires.
Face à ce phénomène certaines communes ont pris des arrêtés pour interdire l'usage de ce gaz. L’Agence souligne le besoin de réglementer l’accès et l’étiquetage du protoxyde d’azote pour son usage alimentaire.
"Je suis plutôt en colère car c'est facile d'accès"
Le gaz hilarant était indissociable de ses soirées, Yohan est décédé il y a deux ans d’un arrêt cardiaque à l’âge de 19 ans. Pour sa mère Nadine, le protoxyde d’azote est à l’origine de sa mort.
"Je suis plutôt en colère car c'est facile d'accès. Les jeunes vont s'en acheter dans les commerces pour 50 centimes la capsule. On devrait interdit le terme 'gaz hilarant', c'est une incitation. Quand vous découvrez que votre fils est décédé à cause de ça, ce n'est pas drôle du tout."
Vers une loi pour mieux protéger les jeunes
Sur les 66 cas d'intoxication enregistrés par les centre anti-poison entre 2017 et 2019 plus de 70% des personnes ont souffert de symptômes neurologiques et neuromusculaires. Pour Cécilia Solal toxicologue à l’Anses et coordinatrice du rapport il y a urgence de communiquer davantage.
"On préconise effectivement de viser d'abord le milieu scolaire, étudiant, universitaire. On voudrait aussi sensibiliser les professionnels de santé. Et également via les associations qui interviennent déjà dans les milieux festifs pour avertir des risques liés à la consommation."
Les données pour ce début d’année 2020 ne sont pas encore connues mais cette toxicologue craint une hausse de la consommation à cause du confinement. En décembre 2019, le Sénat a adopté à l'unanimité la proposition de loi tendant à protéger les mineurs des usages dangereux du protoxyde d'azote. Elle doit être discuté à l'Assemblée nationale très prochainement.
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