"Ça valait le coup, on a passé une belle soirée": en Bretagne, les 2.500 fêtards de la rave party ont quitté les lieux

Le son de la rave party sauvage qui se tenait depuis jeudi soir à Lieuron, au sud de Rennes, pour fêter le Nouvel An, a été interrompu ce samedi matin. Les fêtards ont quitté les lieux.
Depuis jeudi soir, 2.500 fêtards se sont installées dans un hangar vide, sur un site agricole de la commune. Ces personnes viennent de différents départements, certains même de l'étranger. Sur place, pas de gestes barrières ni de distanciation sociale, juste le son de la techno.
Après près de 36 heures de fête, les participants ont finalement décidé de quitter les lieux ce samedi matin. Selon un tweet du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin: "1225 infractions Covid" ont été effectuées ainsi que "420 infractions diverses dont 225 en lien avec les stupéfiants".
#raveparty party illégale à #Lieuron :
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) January 2, 2021
Les gendarmes ont, jusqu’à maintenant, établis 1225 infractions COVID (masques-rassemblement-couvre feu) + 420 infractions diverses dont 225 en lien avec les stupéfiants.
Matériels saisis et nombreuses personnes en garde à vue.
"Si on respectait tout, on ne ferait plus rien"
Une enquête est ouverte pour "organisation illicite d'un rassemblement festif à caractère musical", "violences volontaires sur personnes dépositaires de l'autorité publique", "dégradation du bien d'autrui en réunion" ou encore "travail dissimulé", "tenue illicite d'un débit de boissons" et "infractions à la législation sur les stupéfiants et notamment la facilitation de l'usage".
Sur place, deux univers se font face. Anthony était à la soirée. Tout sourire, le jeune homme l'assure: "Ça valait le coup. On a passé une belle soirée". Un 31 sous forme de remède, après une année sans soirée : "On essaye de ne pas déprimer. Si on respectait tout, on ne ferait plus rien".
"C’est pénible de se sentir envahit comme ça chez soi"
Mais du côté des riverains, cette soirée sans fin n'est pas vu d'un bon œil. Sous les bruits des hélicoptères en patrouille. L’un des exploitants du site où se trouve la soirée est venu sur place surveiller ses locaux. Il se dit surpris par l'absence de contrôle.
"On ne nous a pas demandé notre identité, ni en entrant ni en sortant alors qu’on est passé à plusieurs reprises. Là, il y a quand même des milliers de personnes qui vont repartir. Je ne sais pas ce qui leur arrivera mais probablement rien".
La maire, Roseline Prévert elle se sent démunie face à l'affluence de fêtards qui continuent de rejoindre la fête: "Je suis un peu révoltée quand on voit un flot de véhicules comme ça, on se sent impuissant. On est en période de Covid donc on essaye de respecter les gestes barrières et à côté de ça, on voit des rassemblements qui ne respectent aucune consigne sanitaire. C’est pénible de se sentir envahit comme ça chez soi".
Les organisateurs de la soirée encourent une amende allant jusqu'à 1.500 euros.
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