Cafouillages gouvernementaux sur le budget: "C’est l’improvisation et l’amateurisme permanents"

Le gouvernement a multiplié ces derniers jours les cafouillages sur les questions fiscales, provoquant les critiques de la droite, mais également celles des députés de la majorité.
Impôts locaux de retraités, réforme des conditions d'attribution de l'allocation adulte handicapés, report de la réforme de la dotation globale de fonctionnement (DGF) aux collectivités locales en 2017... Ces derniers jours le gouvernement a multiplié les cafouillages fiscaux dans le cadre du budget 2016.
A l'Assemblée nationale, les députés de droite comme de gauche dénoncent l'impréparation et l'amateurisme gouvernemental dans la préparation du budget. Le gouvernement de Manuel Valls voulait faire du budget 2016 le symbole des baisses d'impôts promises par François Hollande. Mais les cafouillages à répétition ont donné un boulevard à l'opposition.
"C’est de l’improvisation et de l’amateurisme permanents", fustige Gilles Carrez, président Les Républicains de la Commission des finances.
Pour la droite, les socialistes sont tombés dans leur propre piège, en voulant faire croire aux Français qu’ils voulaient baisser les impôts.
"Les cafouillages ne sont pas une maladresse de communication, mais du matraquage fiscal que le gouvernement veut maquiller avec une communication baisse d’impôt", juge Hervé Mariton, députés Les Républicains de la Drôme. "Mais c'est complétement contradictoire avec la réalité."
"Où est la cohérence dans tout cela?"
Un secrétaire d'Etat au budget (Christian Eckert) qui demande aux contribuables de ne pas payer l'impôt, du jamais-vu. Le député Les Républicains Philippe Gosselin mesure les conséquences des cafouillages gouvernementaux dans sa circonscription.
"Franchement, aller dire à nos concitoyens qu’il ne faut pas qu’ils payent leurs impôts, c’est source d’interrogation et d’erreur", dénonce-t-il. "Quelques personnes m’ont appelé, en me disant 'Alors on ne paye pas d’impôts?' C’étaient des personnes d’un certain âge, bien portantes, mais qui allaient peut-être ne pas payer leur impôt et se faire allumer."
"Je ne sais pas comment le gouvernement va se "dépatouiller" de tout cela", poursuit-il. "Je plains les agents des impôts qui vont avoir à gérer l’accueil public, qui vont se faire engueuler alors qu’ils n’y sont pour rien. Où sont l’autorité et la cohérence dans tout cela?"
Mais il n'y a pas qu'à droite que l'on tire à boulets rouges sur les cafouillages: les députés de la majorité aussi sont en colère. Ils ont le sentiment de devoir rattraper à coup d'amendements les "bourdes" du gouvernement et dénoncent les mesures folles prises par les technocrates de Bercy.
Certains se demandent d'ailleurs comment des mesures qui entraînent des augmentations d'impôts ou des baisses d'aides pour les retraités modestes peuvent arriver jusqu'au parlement... sans que le gouvernement en ait mesuré l'impact.