Campement de migrants à Paris: "C'est une situation dramatique"
De nombreuses associations continuent d'alerter sur la misère, la précarité et la dangerosité du campement de migrants installé à Paris dans le Xe et le XIXe arrondissement. Elles demandent au gouvernement d'agir en urgence.
De nombreuses associations et des syndicats ont lancé un cri d'alarme jeudi sur la situation des 2.400 migrants vivant en campement à Paris, appelant l'Etat à agir "d'urgence" pour éviter des "drames" et "un grave problème d'ordre public".
"Les différents acteurs du secteur de l'urgence sociale présents sur les lieux constatent une dégradation très importante, jour après jour, de l'état sanitaire et psychologique de cette population", affirment les dirigeants d'associations dont France terre d'asile, la Fédération des acteurs de la solidarité (Fas), Emmaüs ou la Fondation Abbé Pierre.
"Des risques pour la santé et la sécurité"
Invité de Bourdin direct ce jeudi, Florent Gueguen, directeur de la fédération des acteurs de la solidarité, regrette que le gouvernement n'entende pas les appels au secours des associations et de la mairie de Paris.
"C'est une situation catastrophique, dramatique. Ca fait deux mois que ce campement est installé. Deux mois que les associations mais aussi la mairie de Paris alertent le gouvernement sur cette situation indigne. Dans des conditions sociales et humanitaires qui sont dramatiques avec des risques pour la santé et la sécurité."
Evoquant des "tensions" et "un climat d'extrême précarité", les signataires rappellent que "récemment, deux personnes sont décédées par noyade" et que "d'autres ont été admises à l'hôpital en urgence absolue suite à des agressions".
"L'inaction est inadmissible"
"Deux personnes noyées sans que ça ne provoque ni une émotion ni une réaction gouvernementale. Nous sommes devant une situation indigne du point de vue des droits humains élémentaires."
Dimanche, un Soudanais a également été gravement blessé à la suite d'une rixe sur le campement "du Millénaire", où vivent 1.600 personnes porte de la Villette.
"L'inaction est inadmissible. On ne peut pas laisser des gens vivre dans cette situation. (...) Si le gouvernement veut protéger ces personnes et donner une autre image de la France, il peut le faire"