Candidature Platini à la Fifa: "Son bilan à l'UEFA n'est pas très positif"

Antoine Grynbaum, journaliste sportif, auteur de "Président Platini", a estimé ce jeudi dans Bourdin Direct qu'il y avait "des failles" dans le parcours de Michel Platini, qui a annoncé mercredi sa candidature à la présidence de la Fifa.
Ça y est, il se lance. Michel Platini a annoncé mercredi qu'il était candidat à la présidence de la Fédération internationale de football (Fifa), l'instance qui gère le football international. S'il remporte l'élection en février prochain, il deviendrait le premier ex-footballeur à diriger l'instance. Il serait aussi le deuxième français président de la Fifa, après Jules Rimet, l'inventeur de la Coupe du monde, en 1929.
"Michel Platini sera élu sans problèmes"
Pour Antoine Grynbaum, journaliste sportif, auteur de "Président Platini", c'est Sepp Blatter, l'actuel dirigeant, "qui détient la clé de l'élection de Platini". "Il lui reste quelques mois pour lui savonner la planche. Il aurait, selon mes informations livrées par des personnes qui travaillent encore avec l'actuel président de la Fifa, des dossiers sur Platini en relation avec le Qatar", explique le journaliste. "Mais malgré tout Michel Platini sera élu sans problèmes, notamment parce qu'il n'y a personne face à lui".
Et parce que le parcours de Michel Platini ressemble à un parcours sans faute : numéro 10 des Bleus, champion d'Europe en club (en 1985 avec la Juventus Turin) et en sélection (en 1984 avec les Bleus), sélectionneur de l'équipe de France, membre du comité d'organisation de la Coupe du monde 1998, puis président de l'UEFA depuis 2007. "Mais il y a des failles dans le parcours de Michel Platini, devenu un fin politique, avec ses zones d'ombre", tempère Antoine Grynbaum. "Michel Platini a une épine dans le pied, c'est d'avoir voté pour le Qatar (pour l'organisation de la Coupe du monde 2022), sous pression de Nicolas Sarkozy".
"Michel Platini a une épine dans le pied: avoir voté pour le Qatar"
"Dans des pays où la culture du journalisme d'investigation est très développé, comme en Allemagne, on parle énormément des relations parfois malsaines entre Platini et le Qatar, notamment le fait que son fils travaillait pour QSI, le fond sportif qatari propriétaire du PSG, et qu'il est aujourd'hui dirigeant de Burrda Sport, un équipementier qui cherche à concurrencer Nike et Adidas".
Au-delà de ses relations avec le royaume du Golfe persique, il faut aussi se pencher sur son bilan à la tête de l'Union européenne de football (UEFA), qu'il préside depuis 2007. Un bilan "pas forcément très positif", selon Antoine Grynbaum. "Le fair-play financier est un échec - ça a réduit la dette des clubs européens mais ça fige les positions en ne prenant pas en compte les dettes des grands clubs -, il ne veut pas entendre parler de la vidéo – il a installé des arbitres de surface qui ne servent à rien".
"Beaucoup de défis à la Fifa"
Michel Platini sera également attendu sur son programme pour le football mondial. "Comment Platini va réformer la Fifa et sa gouvernance ?", interroge le journaliste. "On attend aussi beaucoup de Platini sur la question du dopage dans le football, sur la lutte contre les paris truqués, contre le racisme dans le football alors que se profile la Coupe du monde 2018 en Russie, où il y a beaucoup de racisme dans les stades… Il y a beaucoup de défis pour Platini s'il est élu en février prochain".