"Ce ne sont pas des conditions humaines pour travailler": les salariés du BTP demandent l'accès aux restaurants routiers pour pouvoir se réchauffer
Avec la fermeture des restaurants, les salariés du bâtiment n’ont plus d’endroit où se réchauffer. Obligés de manger dehors ou dans leur camion, leurs représentants haussent le ton pour demander l’accès à tous les restaurants routiers.
Avec l'hiver qui arrive, le secteur du bâtiment craint pour ses salariés. Depuis la fermeture des restaurants, ils n'ont plus un endroit pour se mettre au chaud, le temps d'un déjeuner ou d'une pause-café... Covid oblige.
Alors, certaines organisations professionnelles haussent le ton. C'est le cas de l’organisation professionnelle représentative des entreprises artisanales du bâtiment de Normandie (La CAPEB).
Elle a écrit au Préfet de Seine-Maritime et de Région pour demander que les ouvriers du BTP puissent accéder aux relais routiers, en vue de se restaurer au chaud, pendant leurs chantiers car la situation devient problématique.
"C’est très dur"
Au premier étage d'un immeuble, un chantier ouvert aux 4 vents. Le thermomètre ne dépasse pas 10 degrés. Alors pour se ravitailler, faute de restaurant, Francisco, ouvrier s'enferme dans son camion pour trouver un peu de chaleur: "On a que le camion pour manger le midi. On mange au réchaud, on essaye de s’abriter un peu quand il pleut beaucoup mais c’est très dur".
Des conditions spartiates, sous l'œil impuissant du patron, Michael: "C’est le système D, on n’a pas d’autres solutions".
Il craint pour son activité: "La semaine prochaine on a un chantier sur Deauville et là, ils n’ont rien pour manger donc on va être contraints de faires des allers-retours tous les jours. Ça nous fait 3 heures de route par jour juste pour nous déplacer sur le chantier".
"Se réchauffer une petite heure pour casser la croûte, ça ne fait pas de mal"
Les métiers du BTP aimeraient donc avoir accès aux restaurants routiers, qui eux restent ouverts. Demande faite par écrit au préfet de région la semaine dernière par la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment de Normandie.
Eric Mollien en est leur président: "Se réchauffer une petite heure pour casser la croûte, ça ne fait pas de mal. Les gars l’après-midi, ils continuent de bosser donc ce n’est pas des conditions humaines, normales pour travailler".
Cette confédération demande à ce que l'accès aux restaurants routiers, se fasse sur simple présentation de la carte professionnelle.
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