Ce qu'Anticor reproche au bras droit d'Emmanuel Macron, Alexis Kohler

Le secrétaire général de l'Elysée, Alexis Kohler, est visé par une enquête du parquet national financier (PNF), portant sur des soupçons de conflit d'intérêts. Auparavant, une plainte de l'association Anticor avait été porté contre lui. Invité ce mardi de Bourdin Direct, l'avocat de l'association Me Jean-Baptiste Soufron, a expliqué ce qui est reproché au bras droit d'Emmanuel Macron.
Le bras droit d'Emmanuel Macron, Alexis Kohler, a-t-il favorisé un armateur privé impliqué dans des discussions avec l'Etat et auquel il est étroitement lié? Après l'annonce lundi d'une plainte de l'association Anticor, le parquet national financier (PNF) a fait savoir qu'il enquêtait sur ces soupçons de conflit d'intérêt. Dans cette plainte pour "prise illégale d'intérêt" et "trafic d'influence" envoyée vendredi au PNF, Anticor dénonce les liens familiaux et professionnels étroits qui existent entre le numéro 2 de l'Elysée et l'armateur italo-suisse MSC, client important de STX France, les chantiers navals de Saint-Nazaire.
Me Jean-Baptiste Soufron, avocat de l’association Anticor, est venu ce mardi dans Bourdin Direct expliquer ce qui est reproché à Alexis Kohler, le secrétaire général de l'Elysée. "Depuis 2010 Alexis Kohler a occupé des postes qui l'ont mis en conflit d'intérêt avec cette société italo-suisse MSC, deuxième armateur mondial. Ce qu'il lui est reproché, c'est déjà d'avoir accepté ces postes, et de s’être laissé installer dans cette situation". Alexis Kohler a occupé ces postes (notamment celui de directeur financier de la société MSC) pendant qu'il était simultanément directeur de cabinet adjoint, puis directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, avant de participer à sa campagne présidentielle.
"Depuis 2010 Alexis Kohler a occupé des postes qui l'ont mis en conflit d'intérêt"
Alexis Kohler a également représenté MSC à Bercy dans le dossier du rachat des Chantiers de l'Atlantique. S'il a été dit qu'il ne participait pas aux réunions, il n'en est rien selon Mediapart, qui a interrogé le ministre de l'Industrie de l'époque, Christophe Sirugue, "qui affirme avoir été extrêmement surpris de voir M. Kohler représenter MSC dans ces discussions pour faire une proposition de reprise des Chantiers de l'Atlantique concurrentes de la proposition du gouvernement français, en sachant que M. Kohler était 6 mois plus tôt de l'autre côté de la barrière à essayer de retrouver un repreneur. "Finalement, c'est la société italienne Fincantieri qui a été choisie pour reprendre les chantiers.
"Nous émettons une demande de transparence: au moment où M. Macron est élu, M. Kohler devient secrétaire général de l'Elysée, et la première action du quinquennat, c'est de rompre l'accord qui a été passé avec Fincantieri. C'est curieux. On ne sait pas pourquoi les accords ont été rompus, mais on ne peut pas s'empêcher de penser que le mélange des genres joue à plein.", explique Me Soufron. D'autant qu'en février, un nouvel accord est finalement signé avec… Ficantieri, "à des conditions qui ne sont pas connues". "Pourquoi a-t-il fallu plus d'un an pour renégocier avec le même acteur. On ne connaît pas la réponse".
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