Ces anciens militaires français reconvertis dans le jihad

Une dizaine d'anciens militaires français ont rejoint des réseaux jihadistes,selon le ministère de la Défense, qui s'inquiète surtout des risques de radicalisation au sein de l'armée.
Des anciens militaires français reconvertis dans le djihad en Irak et en Syrie. L'information a été révélée mercredi par nos confrères de l'Opinion et de RFI et confirmée à demi-mots par le ministre de la Défense Jean-Yves le Drian, qui parle de cas excessivement "rares".
Ces anciens soldats français seraient une dizaine tout au plus. La plupart auraient rejoint les rangs de l'Etat Islamique en Syrie et en Irak.
L'un d'eux commanderait un groupe d'une dizaine de Français qu'il a formés au combat dans la région de Deir Ezzor, dans le nord-est de la Syrie.
Présence d'un ancien membre des forces spéciales
"D'autres sont experts en explosifs. Il s'agit de jeunes d'une vingtaine d'années, certains convertis, d'autres issus de culture arabo-musulmane", indique également RFI sur son site internet.
D'après L'Opinion, un ancien membre des forces spéciales se trouverait parmi ces soldats, un homme de 41 ans. Dans les années 90, il a passé quatre ans au RPIMa de Bayonne, l’un des régiments d’élite de l’armée. Il y suit le stage Rapas : une formation en recherche aéroporté et action spécialisée. A partir de 1998 il travaille pour plusieurs sociétés de sécurité privée, avant de se radicaliser lors d’une mission au Yémen, en 2011.
Aujourd’hui les services de renseignement ont perdu sa trace, mais n’excluent pas que l’ancien militaire soit revenu en France.
"Rentrés dans l'armée pour être formés"
Le général Vincent Desportes est professeur de stratégie à Sciences-Po et HEC. Selon lui, ces anciens militaires avaient peut-être pour projet de faire le djihad avant même d'intégrer l'armée française.
"Ce sont peut-être des jihadistes qui avaient ce projet là avant de rentrer dans l'armée, qui sont rentrés dans l'armée pour être formés", explique-t-il. "C'est tout à fait possible. Ils représentent un certain danger, car ce sont des soldats qui connaissent le maniement des armes et des explosifs, et qui sont beaucoup plus dangereux que des jeunes qui partiraient sans aucune formation".
D'autres soldats, plus jeunes, combattraient également au sein de l'EI, notamment d'anciens membres de la Légion étrangère ou des parachutistes. Certains n'hésitent pas à s'afficher dans des vidéos de propagande postées par l'organisation terroriste sur Internet.
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