Tirs de mortiers à Champigny-sur-Marne: "Ils veulent 'se faire du flic' car ils dérangent l'économie souterraine"

Samedi soir, des jeunes ont attaqué un commissariat de Champigny-sur-Marne avec des artifices. Sur RMC, le journaliste Frédéric Ploquin décrypte cette situation par une guerre des territoires.
Frédéric Ploquin est grand reporter et auteur de La peur a changé de camp. Il est revenu sur RMC sur les évènements qui ont émaillé la nuit de samedi à dimanche à Champigny-sur-Marne. Des jeunes de la ville ont attaqué le commissariat de la ville avec des artifices. Pour lui, cette situation n’est pas étonnante.
"Ils veulent se faire du flic parce qu’ils dérangent une économie souterraine"
"Cela ne date pas d’aujourd’hui. La République a cédé depuis longtemps face à ces trafics de stupéfiants et de contrôle de territoire. Car il s’agit uniquement de ça. La République a cédé des parcelles de territoire, de la cité qui sont désormais sous contrôle de gens qui pensent avant tout à contrôler le business. L’essentiel, pour eux, c’est ça".
"Là, à Champigny, poursuit-il, ce sont des jeunes qui sont apparemment très jeunes. Et ce n’est pas forcément la première fois. Plutôt que d’une guerre, il s’agit plutôt d’une occupation de l’espace. Peu après le confinement, on avait eu ce genre d’évènements pour montrer qu’ils étaient de retour et pour dire "on est chez nous". Ils ne veulent pas se faire du flic pour se faire du flic mais parce qu’ils dérangent une économie souterraine".
"Gérarld Darmanin veut faire de la drogue son sujet numéro 1 en harcelant les dealers, rappelle Frédéric Ploquin. Il n’y a d’ailleurs pas d’autres solutions que d’harceler les quartiers car si vous ne le faite pas au quotidien, les dealers peuvent se cacher 5 minutes et revenir après. Ce harcèlement va provoquer ce type de réaction".
"La Police est vue comme un ennemi"
"Ces jeunes ne considèrent pas la police comme nous on la considère. Nous, on sait qu’ils sont là pour nous rassurer et assurer notre sécurité, eux, ils considèrent que la police leur assure de l’insécurité dans les quartiers voire même leur mettre des coups lors des interpellations. La police est vue comme un ennemi".
Face à "ces actes de guerre" dénoncé par les élus locaux, Emmanuel Macron recevra jeudi prochain les syndicats de policiers. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin fera de même ce mardi.
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