Charlie Hebdo: Frédéric et Franck, eux aussi victimes de l'attentat

Cabu, Charb, Tignous, Honoré et Wolinski font partie des victimes de l'attaque perpétrée par deux hommes armés et encagoulés contre Charlie Hebdo, ce mercredi. Mais outre ces célèbres dessinateurs, parmi les personnes décédées il y a des inconnus. Ce vendredi, RMC a rencontré les proches de Frédéric Boisseau, chargé de maintenance, et Franck Brinsolaro, agent de police.
L'attentat sanglant perpétré dans les locaux de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo ce mercredi par deux hommes cagoulés et armés a fait douze morts. Les dessinateurs emblématiques Charb, Wolinski, Honoré, Cabu et Tignous figurent parmi les morts. Depuis, ils ont reçu une multitude d'hommages. Pour autant, il ne faut pas oublier que parmi les victimes il y a aussi des inconnus. C'est pourquoi ce vendredi, RMC a décidé de donner la parole aux proches de Frédéric Boisseau, chargé de maintenance, et Franck Brinsolaro, agent de police, décédés eux-aussi durant cette attaque.
Frédéric Boisseau, 42 ans, était originaire de Seine-et-Marne, il habitait à Villiers-sous-Grez, un village de 780 habitants. Il était père de deux enfants de 11 et 13 ans. Employé de Sodexo, ce jour-là, il était venu pour la première fois faire des repérages pour des travaux de maintenance dans l'immeuble avec un collègue. Il a pris la première balle. Aujourd'hui, ses amis, ses proches ont l'impression que Frédéric est une victime oubliée de l'attentat.
"Il ne faut pas l'oublier"
David le connaissait depuis 10 ans et le considérait comme son frère : "Frédo c'était peut-être pas un grand journaliste mais il est aussi bien que quelqu'un d'autre. Il est moins connu c'est tout…." C'est pourquoi son ami souhaite qu'à côté des journalistes de Charlie Hebdo, on parle aussi des autres victimes. "Il faut mettre les noms au douze et non pas seulement à quatre ou cinq personnes. Que ce soit pour Frédo ou les policiers… car pour leurs proches, ce ne sont pas des inconnus".
Catherine est une amie et voisine de Frédéric. Dans Bourdin Direct, elle estime elle aussi que c'est une victime oubliée. "C'est un peu injuste, considère, la voix chargée d'émotion. C'est normal qu'on parle des dessinateurs mais il faut aussi parler des petites personnes qui sont autour et qui se sont trouvées au mauvais endroit, au mauvais moment et qui sont mortes.". Elle poursuit : "Il ne faut pas l'oublier surtout qu'il laisse une femme et des enfants. Une vie c'est une vie, elle a la même valeur". Catherine insiste : "On a parlé des journalistes mais pas de lui. Il a été complètement oublié. Il ne méritait pas ça, une mort comme ça".
"Nous sommes tous Francky"
Autre victime beaucoup plus discrète: Franck Brinsolaro, 48 ans, marié et père de deux enfants, était Marseillais. Membre du SPHP (Service de Protection des Hautes Personnalités), c’est lui qui était en charge de la sécurité de Charb. S'il n'était pas connu, son sort n'est pour autant pas oublié. Ainsi, ce jeudi, à Bernay, petite commune de l'Eure d'où était domicilié Franck Brinsolaro, plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées afin de lui rendre hommage.
A midi, comme dans toute la France, une minute de silence a été observée. Sauf que sur les pancartes brandies il n'était pas écrit 'Nous sommes tous Charlie', non mais "Nous sommes tous Francky". "Je le connaissais très bien ainsi que sa femme… C'est un désastre d'autant plus que sa petite fille ne connaîtra pas son père", témoigne Jean-Louis, un proche de la famille. Sur RMC, le son frère jumeau, Philippe, chef de brigade à la sécurité publique de Marseille, estime que mercredi "c'est l'horreur qui a frappé le pays". Tout en rendant hommage à son frère, il souhaite donc que "la France entière se mobilise contre cela".