Chirac dit qu'il votera Hollande: de l'humour corrézien ?

Après avoir lancé samedi qu'il voterait pour François Hollande en 2012, lors d'une visite à Sarran aux côtés du candidat à la primaire socialiste, Jacques Chirac jure que c'était de «l'humour corrézien». Mais beaucoup se questionnent. L'ancien chef de l'État plaisantait-il vraiment ?
Alors qu'il accompagnait le président du Conseil général de Corrèze, François Hollande, lors d'une visite au musée de Sarran, l'ancien chef de l'Etat a laissé bouche bée ceux qui ont entendu ses paroles. Après avoir plusieurs fois fait l'éloge de l'ancien premier secrétaire du PS, l'ex-chef de l'Etat s'adresse à lui et lance: « Il faut être candidat ! Je voterai pour lui. Certainement. Sauf si Juppé est là, parce que j'aime bien Juppé (...). Mais comme il n'ira pas, par conséquent je voterai pour vous, voilà ».
Prenant le surprenant message qui lui est adressé sur le ton de la dérision, François Hollande, pointant le ciel, répond « - Vous allez vous faire entendre ! ». C'est alors que Jacques Chirac, haussant ostensiblement le ton, répète: « Je peux dire que je voterai Hollande ! ». Une réplique qui, cette fois, provoque visiblement le malaise de son entourage. On voit notamment le directeur du musée du Quai Branly, Stéphane Martin, saisir brusquement le bras de l'ancien locataire de l'Elysée dans un geste manifeste d'agacement.
« Jacques Chirac sait très bien ce qu'il faisait »
Quelques instants plus tard, le candidat à la primaire PS affirmait qu'il s'agissait d'une boutade et priait les journalistes de ne pas accorder d'importance aux propos tenus par Jacques Chirac. Devant le nombre de réactions et de questionnements suscités à gauche comme à droite, l'ex-chef de l'Etat a dû lui-même s'exprimer le lendemain. Déplorant l'interprétation de ses propos, il affirme qu'il « s'agissait d'humour corrézien entre républicains qui se connaissent de longue date ». Une mise au point qui n'est pas parvenue à calmer les interrogations et commentaires de la classe politique. « Je pense que Jacques Chirac sait très bien ce qu'il faisait en disant cela », estime notamment le député PS Jean-Marie Le Guen. « Il savait qu'il exprimait une certaine distance vis-à-vis de Nicolas Sarkozy et la disponibilité de très nombreux Français à une autre politique ».
Votre opinion