Amputée d'une jambe après une erreur médicale: "Ça a détruit ma vie"

Plusieurs patients d'un chirurgien grenoblois réclament une enquête pénale à son encontre. Le praticien est déjà sous le coup d'une suspension de 3 ans pour "absence de qualité dans les soins dispensés" notamment.
Le conseil départemental de l'ordre d'Isère a suspendu un médecin grenoblois pour "absence de qualité dans les soins dispensés" et "non-transmission d'information" au médecin-conseil du département. Mis en cause dans 54 dossiers de patients traités entre 2013 et 2014, le praticien fait l'objet, depuis le 15 janvier, d'une suspension de 3 ans, dont 18 mois avec sursis.
Plusieurs patients opérés par le docteur V. réclament une enquête pénale. "Il faut arrêter ce carnage: ce chirurgien ne doit plus exercer", martèle au micro de RMC Frédérique Bagalino, opérée par le mis en cause avec de graves conséquences. "J'ai été amputée le 4 février 2019 après une double fracture de la malléole. Le matériel n'était pas adapté, trop grand pour ma cheville, il a fini par casser", ajoute-t-elle.
"Nous sommes 54 victimes connues de l'incompétence de ce chirurgien"
"On n'imagine pas qu'un chirurgien puisse faire autant d'erreurs. Je lui en veux énormément d'avoir détruit ma vie familiale : j'ai porté plainte. Il faut arrêter ce carnage : ce chirurgien ne doit plus exercer. Nous sommes 54 victimes connues de l'incompétence de ce chirurgien", ajoute Frédérique Bagalino.
L'avocat du praticien estime de son côté que son client pratique une spécialité délicate, où le risque est grand. En attendant, le chirurgien a été suspendu de ses fonctions et doit également rembourser 35.000 euros à la Caisse Primaire d'Assurance Maladie pour des interventions "pas nécessaires". Il a fait appel devant le Conseil d'Etat.
Votre opinion