Mon cœur balance entre deux hommes
Sophie a du mal à choisir entre son mari et son amant, malgré la distance qui la sépare maintenant de ce dernier.
Sophie : Je suis partagée, mon cœur balance. Je
me retrouve dans une situation que j’ai créée moi-même, ce qui est peut-être le
pire dans tout ça. J’ai un mari qui a eu beaucoup de soucis d’existence, et un chéri
qui était là, très à l’écoute, qui m’a donné beaucoup de gentillesse et
d’affection. Le marché était clair, on se parlait, on s’aimait, mais on ne
devait rien détruire de ce que l’on avait créé avant. Les familles ne devaient
pas être touchées. Le problème, c’est que je suis tombée totalement amoureuse et
que mon souhait était donc de l’avoir pour moi toute seule. Il a résisté. Au bout de trois ans, je me suis décidée à
suivre mon mari, qui partait vivre dans une autre région pour son travail, en me
disant que c’était peut-être la solution. Maintenant, je réalise que ce n’est
pas si facile que ça, et qu'il est très difficile de tout laisser derrière soi.
Je ne pense pas que
vous vous sentiez coupable, le problème ne vient pas de là. Je comprends bien
que vous souhaiteriez retrouver une vie équilibrée et claire, mais, en même
temps, si vous continuez à rester dans votre couple et si vous y tenez, c’est
évidemment parce que c’est important pour vous. Le seul choix que vous avez,
c’est d’apprendre à gérer la frustration je pense. Si vous n’arrivez pas à la
gérer, c’est peut-être ce qu’il faut essayer de chercher et de comprendre.
Au
fond, vous avez même accepté assez facilement de partir et de mettre de la
distance. Je pense qu’inconsciemment vous sentez aussi que vivre avec votre
amant n’est pas non plus la solution. Je dis souvent que le destin nous joue
des tours : vous pensiez que vous alliez vous en sortir par une pirouette,
et c’est finalement pire qu’avant parce que la frustration est encore plus
grande, vu qu’il est plus difficile de vous voir. C’est pour ça que ça vous
revient en boomerang.
Ce dont vous parlez, c’est un des grands problèmes de
l’humain, c’est d'apprendre à gérer la castration. Au fond, il faut que l’on
apprenne, de la naissance à notre mort, que l’on ne peut pas tout avoir et
qu’il faut faire des deuils. Je dirais que vous devez apprendre d’une part à
gérer la frustration, mais quand même avec la possibilité à chaque fois de retrouver
ces moments de parenthèse. Peut-être qu’il ne faut pas croire que la
culpabilité est si loin de vous parce qu’au fond vous savez que ce serait plus
simple s’il n’y avait qu’un homme.
Il y a deux femmes en vous et c’est un peu
trop scindé, c’est ce qui est difficile pour vous. Il faudrait vous unifier.
Il faut accepter d'avoir cette part de fantaisie en vous, et elle se vivra
tant qu’elle peut. Quand vous aurez nourri cette part de vous, vous pourrez
faire un choix, et je pense que vous choisirez votre époux.