Comment des vignerons vont sauver une petite partie de leurs recettes grâce au gel hydroalcoolique

Les stocks de vins non vendus vont pouvoir être vendus pour être distillés et transformés en gel hydroalcoolique.
Distiller, plutôt que jeter ! A partir de ce vendredi, les viticulteurs de France peuvent commencer à distiller le vin non vendu à cause de la crise sanitaire. Du vin qui finira en bioéthanol ou en gel hydroalcoolique. La mesure exceptionnelle, permise par Bruxelles et financée sur fonds publics européens, doit s'étendre jusqu'au 15 octobre.
Il s'agit en particulier de libérer de la place dans les caves - pleines, à cause du coronavirus - avant les prochaines vendanges. Les viticulteurs seront indemnisés à hauteur de 78 euros par hectolitre pour un vin sous appellation. 58 euros par hectolitre pour un vin sans indication géographique.
Une solution que les viticulteurs étaient nombreux à demander. Car à défaut d'être idéale, elle va permettre de sauver certaines exploitations.
"Je ne peux pas le stocker car il va se détériorer et après on va avoir la récolte 2020"
C'est la mort dans l'âme que Roland Coustal va commencer à distiller une partie de son vin ce matin. Ce vigneron du Minervois, dans le département de l'Aude, va distiller 300 hectolitres de vin, soit à peu près 400.000 bouteilles. 40% de sa production de l'automne dernier.
"Même après le déconfinement il n'y a toujours aucune offre. Je ne peux pas le stocker car il va se détériorer et après on va avoir la récolte 2020. Donc si je ne vide pas les cuves je ne serai pas capable de stocker 40% de ma récolte."
Alors la distillation est la meilleure solution. Ca devrait lui permettre de récupérer plus de 23.000 euros. Et de limiter les pertes.
"Ce sont ces produits un peu moins bons qu'on a décidé d'envoyer à la distillation"
Plus à l'Ouest, dans le Bordelais, on espère distiller au moins 500.000 hectolitres dans les prochaines semaines. Cédric Coubris, le président de la fédération des vignerons indépendants de Gironde, y voit même une opportunité économique.
"On a eu un vent en poupe, on a très bien vendu, donc on a augmenté le prix et le rendement avec des produits qualitatifs et il y a des produits un peu moins bons. Ce sont ces produits un peu moins bons qu'on a décidé d'envoyer à la distillation."
Mais ça ne sera pas profitable à tout le monde. En vallée du Rhône par exemple, pas question de recouvrir à la distillation. L'indemnisation est trop faible selon l'organisation interprofessionnelle Inter Rhône, compte tenu de la qualité de la récolte 2019.
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