Comment cette petite ville de la Nièvre se bat pour faire face aux fermetures des services publics

Malgré la fermeture de nombreuses structures, la commune de Lormes a trouvé des solutions pour compenser. Cependant, elle appelle l'État à aider les communes rurales.
C’est une des principales attentes des Français: plus de service(s) public(s). Selon les conclusions du "Grand débat national", seule une petite majorité des répondants déclarent avoir accès aux services publics dont ils ont besoin. C’est encore plus vrai dans les zones rurales. En effet, face à la multiplication des fermetures, certains se sentent esseulés voire abandonnés.
Un village de la Nièvre a pris les devants, il y a plus de 10 ans en instaurant un bouclier rural. Face à la fermeture des services publics, le maire de cette commune de 1400 habitants maintient et rénove même les siens. Aux portes du Morvan, Fabien Bazin résiste depuis des années pour faire vivre sa commune.
"Il y a une gendarmerie, un hôpital neuf, une maison de santé, un bureau de poste", énumère le maire. À chaque fois que l'Etat a voulu fermer l'un de ces services publics, le maire de Lormes a réussi à le maintenir.
"Ça évite de faire plusieurs dizaines voire centaines de kilomètres pour accéder à un service public", explique-t-il.
Et les rendez-vous avec des conseillers de la caisse de retraite ou de l'assurance-maladie se font désormais par vidéoconférence. Un dispositif devenu familier pour Eric, Lormois. "Je vais avoir une possibilité de contact avec un conseiller Pôle emploi, avec qui j’ai pris rendez-vous avant et c’est très utile. Ça me facilite la vie", affirme-t-il.
Les annonces d'Emmanuel Macron attendues
Fabien Bazin a maintenant un nouveau combat. Le centre des impôts est fermé depuis le début de l'année et il souhaite trouver une solution pour pallier à cette fermeture.
"On ne se résout pas à ces fermetures, on est en discussion avec le ministre des Comptes publics. On a fait une proposition très concrète à monsieur Darmanin. Financer un poste qui remplira via une convention les missions qui étaient précédemment rendues par le trésor public", détaille-t-il.
Il attend Emmanuel Macron au tournant.
"Il faut redonner des moyens de fonctionner aux communes, aux communautés de communes et aux départements. Il faut que le gouvernement donne des assurances, rassure les territoires ruraux sur la fin des services publics de proximité. Parfois, on se sent un peu seul dans le combat pour la ruralité moderne. L’État est souvent cruellement absent", estime-t-il.
Et l'Etat a tout à y gagner pour Fabien Bazin. D'après une étude de l'Ifop, quatre Français sur cinq rêvent aujourd'hui de vivre à la campagne.
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