Comment les hôpitaux pourront économiser un milliard d'euros

Les hôpitaux français vont devoir économiser un milliard d'euros en 2016, selon le projet de budget de la sécurité sociale présenté ce mercredi en conseil des ministres. Pour le président de la fédération hospitalière de France, invité ce mercredi de RMC, les hôpitaux vont devoir faire la chasse aux dépenses inutiles et remettre à plat les 35h.
C'est un effort sans précédent que le gouvernement leur demande. Les hôpitaux français vont devoir faire un milliard d'euros d'économie. C'est ce que prévoit le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2016, présenté ce mercredi en conseil des ministres. "Jamais on a demandé autant d'efforts aux hôpitaux", souligne Frédéric Valletoux, président de la fédération hospitalière de France (qui représente les 1.100 hôpitaux publics de France), ce mercredi chez Jean-Jacques Bourdin. "L'an dernier on a fait 600 millions d'euros d'économies", rappelle-t-il. Mais comment faire autant d'économies sans dégrader la qualité des soins ?
"On fait trop d'examens"
Il faut d'abord s'attaquer aux dépenses inutiles, préconise Frédéric Valletoux. "On fait trop d'examens, on est redondant, les informations sont mal transmises et on fait refaire au patient ce qu'il a déjà fait. Par exemple, 61% des gens qui font des IRM pour des problèmes d'os ou d'articulations n'ont pas fait de radio avant. Il faut faire confiance aux médecins mais il faut mieux huiler le système pour que l'information passe mieux et qu'il y ait moins de déperditions".
Le président de la fédération hospitalière de France interroge : "Comment se fait-il que l'on effectue deux fois plus d'opérations sur la prostate dans le Doubs que dans la Nièvre ? Pourquoi fait-on quatre fois plus d'interventions sur la cataracte dans les Alpes-Maritimes que dans la Lozère ? Il y a des écarts de pratiques qui doivent interroger, et qui sont des gisements d'économies".
En 2012 déjà (dernière enquête réalisée), la Fédération hospitalière de France avait conclu que 30% des actes médicaux étaient inutiles ou pas totalement pertinents.
35h: "Ce qui a été accordé en 2002 n'est plus d'actualité"
L'autre solution réside dans une remise à plat du temps de travail à l'hôpital. "On ne demande pas la suppression des 35h, prévient Frédéric Valletoux sur RMC. Mais elles ont été mises en place très vite en 2002, et ce qui a été accordé au personnel à l'époque n'est plus d'actualité. En 2002, il n'y avait pas autant besoin de faire des économies et dans certains hôpitaux, on a donné trop de jours de RTT. On aimerait bien que l'on remette à plat le temps de travail à l'hôpital, car il y a là des gisements d'économies".
Frédéric Valletoux prévient : pas question pour autant de supprimer du personnel. "A l'hôpital, les gens bossent, ils sont épuisés. Il ne faut pas trop tirer sur l'élastique".