Coronavirus: et si seules les personnes âgées et vulnérables étaient reconfinées?

Face à l'explosion des cas de contamination en France, de quelles marges de manoeuvre dispose-t-on vraiment? Plusieurs pistes sont avancées par les épidémiologistes.
La France va-t-elle devoir s'imposer un nouveau confinement, même moins radical que celui de mars? Face à une situation "critique", une série de réunions va avoir lieu mardi et mercredi et pourrait aboutir à un "durcissement" des mesures de lutte contre l'épidémie de Covid-19.
Le président Emmanuel Macron réunira mardi matin puis mercredi matin deux Conseils de défense consacrés à l'épidémie. Entre-temps, son Premier ministre Jean Castex recevra mardi en fin de journée les responsables politiques puis les partenaires sociaux à Matignon. Ces deux réunions autour de M. Castex ont pour but d'évoquer "les durcissements envisagés dans la gestion de la crise sanitaire" du Covid-19, a indiqué Matignon à l'AFP.
De telles consultations, semblables à d'autres organisées ces dernières semaines, paraissent précéder l'annonce d'un nouveau tour de vis, qui pourrait ensuite être acté mercredi matin.
"On avait prévu qu'il y aurait cette deuxième vague, mais nous sommes nous-mêmes surpris par la brutalité de ce qui est en train de se passer depuis 10 jours", a souligné lundi le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy. "La deuxième vague va probablement être plus forte que la première" et "beaucoup de nos concitoyens n'ont pas encore pris conscience de ce qui nous attend", a jugé le président de l'instance qui guide le gouvernement, en parlant d'une "situation difficile, voire critique".
L'hypothèse d'un reconfinement général commence à émerger, la France est déjà de fait entrée dans un confinement partiel, puisque deux Français sur trois sont désormais soumis à un couvre-feu nocturne.
Plusieurs pistes sont avancées par les épidémiologistes avec, toujours, un seul objectif: réduire le nombre de contacts, particulièrement dans les espaces clos et mal aérés.
Si des confinements locaux sont aussi à l'étude, on assure du côté du ministère de la Santé tout faire pour éviter un reconfinement total du pays, même si cette mesure extrême n'est "pour l'instant" pas inenvisageable. Mais, pour l'épidémiologiste Martin Blachier, il faut surtout demander aux plus vulnérables de se confiner.
"Si les gens entre 65 et 80 ans acceptaient de se confiner pendant 15 jours ou trois semaines, on aurait un impact sur l'hospitalisation qui serait à peu près le même qu'un confinement général. Et probablement que dans deux ou trois semaines, ça devrait commencer à redescendre et à ce moment-là, on aura éviter le pire, c'est-à-dire des personnes vulnérables exposées dans le haut de la vague" avance-t-il.
La mesure, déjà évoquée, au printemps dernier avait était rapidement balayée par Emmanuel Macron, soucieux de ne pas créer de "discrimination" entre les citoyens.
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