Coronavirus: existe-t-il un risque de deuxième vague en France?

L'apparition, ces derniers jours, de plusieurs foyers de coronavirus à Pékin suscite des inquiétudes sur les risques d'une nouvelle propagation de la maladie dans le pays où elle était apparue en décembre.
Il existe bien un risque de deuxième vague en France: le Président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy a rappelé ce jeudi aux Français que le coronavirus circule toujours dans le pays.
La preuve: le nombre de clusters, à savoir de regroupements de cas de Covid-19, progresse en France mais les "indicateurs de circulation" du virus SARS-CoV-2 restent "à des niveaux bas", selon Santé publique France. Dans son point hebdomadaire sur l'épidémie, l'agence sanitaire note une "légère augmentation du nombre de nouveaux clusters", mais une "absence de diffusion communautaire non contrôlée". Comme les semaines précédentes, l'agence note surtout l'absence de "signaux en faveur d'une reprise de l'épidémie".
Entre le 7 et le 13 juin, 2.837 patients ont été testés positifs au SARS-CoV-2, soit 1,3% des 214.252 test PCR pratiqués pour cette semaine dans le pays, un taux en baisse par rapport à la semaine d'avant (1,5%). Toutefois le nombre hebdomadaire des clusters découverts en France est passé de 29 à 37 en l'espace de sept jours. A la date du 16 juin, un total de 74 clusters était "en cours d'investigation" dans le pays. Ceux-ci concernent principalement des établissements de santé (20%), des entreprises privées et publiques, hors santé (19%) et des milieux familiaux élargis (16%).
Une analyse par départements montre que le plus grand nombre de clusters en cours d'investigation se trouve en Guyane (12), dans le Nord (6) et en Loire-Atlantique (5).
Au sein du club de football de Saint-Etienne, cinq personnes dont trois joueurs pros ont été testés positifs. Cela veut dire qu’ils ont contracté le virus pendant le confinement. Pareil à Bordeaux, en rugby, où cinq joueurs sont tombés malades au début de la crise.
Faut-il s'inquiéter?
Si cette résurgence inquiète, toutefois, les spécialistes restent prudents. "Le virus en Chine est un signal. L'épidémie peut éventuellement repartir chez nous comme elle est repartie dans d’autres endroits. Il y a vraiment un enjeu important pour maintenir un certain nombre de mesures barrières d’hygiène qui vont nous permettre de contrôler ça. Et ça, on sait le faire" affirme Bruno Lima, épidémiologiste et membre du Conseil Scientifique.
Pour le professeur Jean-François Delfraissy, la France a rattrapé son retard sur le nombre de tests mais il craint une baisse de régime des dépistages en raison de l'arrivée de l'été.
"On est actuellement capable d’avoir un nombre de tests en France qui est largement équivalent à celui de l’Allemagne. On a rattrapé le retard. Parmi l’ensemble des plateformes à la fois publiques, privées, il y a une certaine forme de sous-utilisation. Donc il y a deux messages: le message de se faire tester, n’est pas encore suffisamment passé dans la population et le second est que tout ce système de plateformes, de tests, arriver à pourvoir faire 80.000 tests par jour, surtout ne le perdons pas pendant l’été" estime le président du Conseil scientifique.
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