Coronavirus: "l'immunité de groupe insuffisante pour éviter une deuxième vague" en France

Une nouvelle étude de l'Institut Pasteur parue mercredi met à jour les chiffres donnés avant le déconfinement.
Faut-il s'inquiéter? Selon les nouvelles estimations des scientifiques, moins de 10 % des habitants de l’Ile-de-France et de la région Grand Est ont contracté le coronavirus. Des chiffres légèrement inférieurs aux projections établies par l’Institut Pasteur avant le déconfinement. Fin avril, les chercheurs avaient publié les premières estimations de la contamination de la population française, prévoyant que 5,7% (marge d'incertitude entre 3 et 10%), soit 3,7 millions de personnes, auraient été contaminés au 11 mai.
Le nombre total de Français infectés est lui aussi revu à la baisse. Au lieu des 4 millions de personnes attendues au 11 mai. Il semblerait que l’on soit plus proche de 3 millions. Selon cette dernière l’étude, l’explication de ce faible taux de contamination est à chercher du côté... du confinement. Comme celui-ci a été bien respecté, le virus à peu circulé.
Dans tous les cas, avec seulement 4% de la population doté d’anticorps contre le Covid-19, l’immunité collective est encore très loin. Et sans elle et sans vaccin, une seconde vague reste à redouter, sans mesures de contrôle de l'épidémie. "Il faudrait qu'environ 65% de la population soit immunisée pour que l'épidémie soit contrôlée par l'immunité seule", écrivent les auteurs.
"Nos résultats suggèrent donc fortement que, sans vaccin, l'immunité de groupe seule sera insuffisante pour éviter une deuxième vague à la fin du confinement", insistent-ils. "Des mesures de contrôle efficaces permettant de limiter le risque de transmission doivent être maintenues au delà du 11 mai pour éviter un rebond de l'épidémie".
Mais alors que le confinement est levé progressivement, "toutes les données disponibles, toutes les études publiées suggèrent qu'une reprise de l'épidémie est probable en l'absence de mesures de contrôle", a-t-il insisté.
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