Coronavirus: son père meurt en réanimation, il refuse de payer la facture de 7.000 euros de frais d’hospitalisation

Un chauffeur de bus du Val-d'Oise refuse de payer les frais d'hospitalisation de son père, décédé du Covid-19 le 28 avril.
Quelques jours après sa mort, l'épouse du défunt a reçu une facture de plus de 7.000 euros d'un hôpital parisien où son mari a passé 10 jours en réanimation. Ces frais, correspondent aux 20% de reste à charge non pris en charge par la Sécurité sociale. Le couple n'avait pas de mutuelle.
Un coup dur pour cette retraitée qui touche 560 euros par mois. Et avec son salaire de chauffeur de bus touristique, son fils affirme qu'il n'a pas non plus les moyens de payer.
"Si elle prend sur ses économies pour payer les frais comment elle va faire pour vivre?"
Selon lui, l'Etat est responsable de la mort de son père. Au-delà de leur situation financière fragile, il estime qu'il n'a pas à payer ces frais d'hospitalisation.C’est donc la double peine pour cette famille du Val-d'Oise: le père décédé du Covid-19 à 74 ans, et cette facture pour ses 10 jours de réanimation.
Incompréhensible pour son fils: "Déjà, c’est très dur. Alors, quand derrière, ma mère me dit qu’il faut payer 7.000 euros alors qu’elle touche 560 euros de retraite, si elle prend sur ses économies pour payer les frais comment elle va faire pour vivre".
Le maintien du premier tour des municipales, un confinement tardif... selon lui, l'Etat est responsable de la mort de son père: "Mes parents ne sortaient pas. Dès que le Président a dit qu’on pouvait aller voter, ils sont sortis confiants. Le 15 mars, le jour du vote, il y a eu les premiers symptômes et tout s’est enchaîné".
"Dès que le Président a dit qu’on pouvait aller voter, ils sont sortis confiants"
Cette facture n'a pourtant rien d'illégal. Le défunt n'avait pas de mutuelle. Mais pour Benjamin Fellous, avocat de la famille, le contexte doit permettre de les indemniser.
"Bien qu’étant une crise de nature exceptionnelle, elle est à mettre en perspective avec des carences d’Etat. On peut parfaitement matérialiser un lien de causalité avec un préjudice qui a été subi, moral et économique".
Maître Fellous a saisi la justice avec un collectif d'avocats réunissant de plus de 130 dossiers de ce genre.
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