Costa-Gavras: "Il n'y a que la France qui peut sauver la Grèce"
Le réalisateur franco-grec Costa-Gavras était l'invité de RMC ce matin, au lendemain du référendum grec qui a secoué l'Europe.
"Le peuple grec vit dans une situation inacceptable". Invité de Jean-Jacques Bourdin ce lundi matin, au lendemain du référendum qui a vu la Grèce dire non aux mesures d’austérités de la troïka, Costa-Gavras a lancé un appel à François Hollande pour que celui-ci fasse tout son possible pour aider son pays d’origine.
"Je veux faire un appel au président de la République, a-t-il lancé. Je le prie de faire tout son possible pour sortir le pays de cette épouvantable situation. Il n’y a que lui, que la France qui peut le faire. Il y a une sorte de parenté, une confiance que les Grecs ont en la France, qu'ils n’ont pas pour les autres pays".
"La Grèce ne peut plus continuer comme ça, a-t-il poursuivi. Il faut savoir qu’un quart de la population se réveille tous les matins, et n’a rien à faire, attendant que la journée se passe".
"Il faut trouver un arrangement"
"Des jeunes de 30 ou 35 ans sont revenus vivre chez leurs parents, regrette le réalisateur de L'Aveu. C’est une situation que j’ai vécu quand j’étais très jeune, après l’Occupation, et à l’époque de la guerre civile grecque. C’est épouvantable. Il faut soulager le peuple grec, car il vit dans une situation incompréhensible, inacceptable".
Costa-Gavras s’est montré résolument contre la sortie de la Grèce de l’euro ou de l'Union Européenne. "Je pense que ce serait un drame. Et si la Grèce sort de l’Europe, elle ne paiera pas cette dette. Alors il faut trouver un arrangement".
Interrogé sur la démission surprise de Yanis Varoufakis, le cinéaste a déclaré "qu'à un moment, je pense que Varoufakis a pris des positions pour lesquelles Tsipras n’était pas d’accord. Il se passera beaucoup de choses ces jours-ci. Alexis Tsipras est un personnage assez exceptionnel dans les standards de la politique grec.
Le réalisateur a également regretté l'aspect purement économique de l'Union européenne. "L’Europe n’a pas tenu ses promesses, c’est devenu une sorte de supermarché où on ne parle que d’argent et pas de politique, ni de culture ou d’éducation".
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