Coup de ? : La fin des gros bonnets ?
Recessionista jusqu’au bout du bonnet
Charlotte Gainsbourg l’a bien compris. En digne fille de sa mère, elle a toujours assumé ses seins de petite taille sans jamais chercher à les travestir. La nouveauté ? Depuis quelque temps, non seulement elle les assume, mais elle les montre.
Son couturier chéri, Nicolas Ghesquière, se met à la lingerie et sort un bandeau dentelle noire ? Elle ose le porter sans aucun complexe sous une chemise ouverte jusqu’au nombril. Le message est limpide, non ?
« C’est un éternel recommencement, poursuit Chantal Thomass. La mode des petits seins dans les années 20, celle des bimbos dans les années 90, et le retour à une petite poitrine aujourd’hui, tout cela est directement lié aux tendances. La mode vestimentaire et le travail des couturiers ont une importance capitale sur la morphologie qu’une femme voudra avoir ou non. En ce moment, les petits seins sont à l’honneur car la mode actuelle leur correspond.
Les coupes sont étriquées, serrées. Il y a un grand retour à la robe droite façon Courrèges. C’est parfait pour une poitrine de petite taille et mais handicapant pour le gros bonnet. Il devient alors lourd, peu approprié et vulgaire. »
Si, d’après Chantal Thomass, la mode est en partie responsable de ce revirement de situation, pour les sociologues la vraie raison est ailleurs. La crise y serait une fois de plus pour quelque chose. La société actuelle est en quête de valeurs refuges. Elle recherche la vérité, le naturel, l’authenticité.
Elle fuit toutes sortes d’artifices. Elle rejette tout ce qui est bling-bling et tape-à-l’œil. Bref, recessionista jusqu’au bout du bonnet. Les jours des bimbos façon Pamela Anderson sont comptés. Les chirurgiens esthétiques viennent-ils confirmer cette tendance ?
« Absolument ! s’exclame Patrick Bui, chirurgien plasticien. Mes patientes veulent une poitrine plus discrète. Dans notre jargon, on parle de prothèse low profile, des prothèses plus petites et plus étales qui entraînent moins de projections que les anciennes. »
Quelles sont les raisons que les clientes mettent en avant ? « Elles veulent plus de liberté, plus de légèreté et moins de visibilité. Elles ne veulent pas se faire remarquer.
Finalement, elles recherchent le naturel et la discrétion. Alors qu’on me demandait des bonnets C ou D il y a encore dix ans, aujourd’hui on me réclame un joli bonnet B. Certaines de mes clientes vont même jusqu’à me faire retirer d’anciennes prothèses pour des nouvelles, plus petites. »
Une tendance confirmée et revendiquée aux quatre coins du monde. Des sites et des blogs tels que smallbustbigheart.com pullulent sur le Net. Leur mission : vanter les mille et un atouts d’une petite poitrine et passer en revue les marques de lingerie qui proposent de jolis modèles de soutien-gorge spécial « planche à pain », car oui… il y en a !
- Conclusion : les gros bonnets peuvent aller se rhabiller. Parole de petit bonnet…
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