Coup de Gueule: Ces femmes étaient des pionnières en politique
En Essonne, les femmes ont du mal à se faire une place en politique. Pourtant, comme le révèle une étonnante exposition des archives départementales, des militantes ont montré l’exemple dès 1925.
Sur les 123 candidats aux élections cantonales du 20 mars, on ne compte qu’une trentaine de femmes.
« Pas terrible », taclent les partisans de la parité à l’occasion de la Journée internationale de la femme. D’autant que le conseil général affiche aujourd’hui 32 élus hommes pour 10 femmes seulement.
C’est encore pire à l’Assemblée nationale, où l’Essonne n’est représenté que par 2 femmes pour 10 fauteuils.
Pourtant, en Essonne, l’entrée des femmes en politique ne date pas d’hier : comme le révèle une édifiante exposition aux archives départementales de Chamarande, le combat des suffragettes essonniennes a commencé il y a près de cent ans.
En quelques clichés et documents glanés dans des collections privées ou aux archives, on y apprend qu’une militante y a été élue conseillère municipale en 1925, alors qu’elle n’avait pas le droit de vote.
Ou encore que Morsang-sur-Orge est administré uniquement par des femmes depuis près de soixante ans. A l’origine de la mise au jour de ces documents, Odile Nave, professeure agrégée, présidente du Centre d’action recherche et documentation des entreprises (Carde) et grande passionnée d’histoire féminine.
En Essonne, après que les femmes ont obtenu le droit de vote et d’éligibilité en 1944, les premières conseillères municipales sont élues en mai 1945. Mais elles sont encore peu à franchir le cap et à oser se présenter.
A Etampes par exemple, seules 4 femmes figurent sur la liste des 27 candidats. Malgré tout, 2 communes élisent des maires au féminin : Montgeron et Lisses. Quelques mois plus tard, en octobre, trois femmes essonniennes rejoignent les bancs de l’Assemblée.
Depuis 2008, l’Essonne compte 35 femmes maires sur 196. Un léger mieux par rapport à 2001 où l’on en comptabilisait 27.
« On ne trouve pas beaucoup de femmes qui veulent se lancer en politique, déplore Marianne Duranton, conseillère générale UMP. Pourtant, en Essonne, on a un modèle avec Nathalie Kosciusko-Morizet, qui est ministre, maire et mère de famille. »
Claire-Lise Campion, sénatrice PS et conseillère générale en campagne pour sa réélection, pointe, elle, du doigt les « états majors politiques, qui ne laissent pas leur chance aux femmes ou leur réservent les territoires ingagnables. Il y a encore beaucoup de chemin à faire » !
Retrouvez cet article sur le site du Parisien.
Votre opinion