Pourquoi l'OMS ne recommande pas d'utiliser "les certificats de vaccination ou d’immunité pour réguler les voyages internationaux"

DOCUMENT RMC - L'OMS plaide pour une standardisation des procédures d'accueils de voyageurs dans le monde et estime que le couvre-feu à 18h en France est une mesure qui pourrait se révéler efficace. Sylvie Briand, directrice du département des risques épidémiques à l'OMS était sur RMC.
Pendant que le gouvernement français annonçait un durcissement du couvre-feu, l'Organisation mondiale de la Santé se réunissait sous l'égide d'un comité d'urgence avancé de deux semaines alors que les variants du Covid-19 menacent à nouveau.
Ce vendredi sur RMC, Sylvie Briand, directrice du département des risques épidémiques à l'OMS a salué les mesures de l'exécutif en France: "Le virus profite des brassages de population pour se disséminer, donc les mesures pour éviter ces brassages sont utiles",
"On s'accorde sur les grands principes pour réduire la transmission mais chaque pays met en place des mesures adaptées à sa population. En Asie, ils ont tous l’habitude de porter des masques, c’était une mesure naturelle alors que cela a été plus compliqué en Europe. Il est compliqué d’avoir l’adhésion des gens car les nouvelles mesures demandent un changement d’habitude", a-t-elle ajouté.
Si le comité d’urgence de l'OMS s'est interrogé sur la nécessité de mettre en place des certificats de vaccination ou d'immunité, l'organisation ne recommande par leur utilisation pour réguler les voyages internationaux au moins:
"On a encore trop d’incertitude sur l’efficacité des vaccins à prévenir le portage et la transmission du virus. Pour les certificats d’immunité c’est pareil, il y a toujours des interrogations. Donc dans l’état actuel des connaissances scientifiques, les recommandations sont de mettre en place des gestes barrières et des mesures qui ont déjà fait leurs preuves".
Standardiser les procédures de voyages dans le monde entier
Et alors que la France veut enfin mettre en place des contrôles plus stricts à ses frontières pour les voyageurs en provenance de pays hors-Union européenne, l’OMS plaide pour une coordination internationale:
"On essaie d’avoir une approche cohérente et coordonnée. Quand on dit voyage il est question de point de départ mais aussi d’arrivée. C’est important d’avoir de la cohérence à ces deux points ce qui n’est pas le cas en ce moment. On essaie de standardiser les approches pour des voyages internationaux surs", explique Sylvie Briand.
Elle l’assure, le vaccin est toujours efficace contre le variant britannique. Concernant le variant sud-africain, découvert plus récemment, des tests sont encore en cours.
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Enquêter sur le virus pour anticiper de futures épidémies
En attendant, l'OMS enquête toujours sur l'origine du coronavirus. Les 13 membres de l'équipe d'enquête de l'organisation sont arrivés en Chine, épicentre de la pandémie, où ils ont dû se soumettre à un test de dépistage et devront passer deux semaines en quarantaine avant de pouvoir aller sur le terrain pour leurs recherches. Leur mission devrait durer entre 5 et 6 semaines.
L'enquête "va nous permettre d’avoir une meilleure connaissance de ce virus, essayer de mieux comprendre comment ça s’est transmis et nous permettra de prédire ce qui va se passer dans l’avenir", explique Sylvie Briand.
Pour l’instant, "l’hypothèse la plus raisonnable et la plus plausible c’est que c’est une évolution de la nature alors que les virus évoluent. Ce qu’il faut comprendre, c’est quels sont les autres intermédiaires, quels animaux ont pu transmettre le Covid-19 et surtout par quel canal c’est arrivé depuis la Chine du sud où l’on sait que me virus est présent chez les chauves-souris jusqu’à Wuhan", conclu-t-elle.
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