Covid-19: pourquoi les membres du gouvernement ne se sont-ils toujours pas fait vacciner?

Alors que la campagne de vaccination a été lancée en France, les membres du gouvernement ne se sont pas fait vacciner comme ça a pu l'être en Europe. Un choix assumé.
Montrer l'exemple, oui, mais... La vaccination est désormais lancée en France, depuis dimanche. Un départ en douceur, avec quelques patients d'Ehpad et quelques soignants vaccinés. Une accélération qui devrait avoir lieu à partir de la semaine prochaine
En attendant, le gouvernement reste relativement discret en ce début de campagne de vaccination: aucun ministre n'était présent lundi pour la première vaccination, et aucun membre du gouvernement ne va se faire vacciner dans les jours à venir.
Pourtant dans d'autres pays, comme la Grèce, les Etats-Unis ou la République Tchèque, plusieurs dirigeants ont voulu montrer l'exemple, en se faisant piquer devant les caméras.
"Aucun passe-droit"
Les membres du gouvernement ne veulent surtout pas précipiter leur vaccination avant d'être éligible. C’est d'abord une manière de montrer un gouvernement à égalité avec les citoyens dans l'accès au vaccin.
"Aucun passe-droit" explique depuis la mi-décembre le Premier ministre Jean Castex. Les premiers qui pourraient donner l'exemple, ce sont Roselyne Bachelot et Jean-Yves Le Drian, les deux membres les plus âgés de l'exécutif. Mais ils ne seront pas éligibles avant le mois de février. Du haut de ses 74 ans, la ministre de la Culture a d'ailleurs déjà formulé sa volonté de le faire quand le "moment sera venu".
Pour le président de la République, cela pourrait intervenir au printemps, voire cet été, durant la troisième phase de vaccination. Emmanuel Macron avait ainsi déclaré qu'il le ferait "au moment où ca aurait du sens".
Du côté des députés, plusieurs élus ont déjà formulé leur intention, comme Sacha Houlié, député La République en Marche de la Vienne, Patrick Vignal, député LREM de l'Hérault ou encore le député socialiste Hervé Saulignac qui s'est même porté volontaire dès octobre pour tester le vaccin.
L’exécutif devra donc attendre un peu avant la piqûre. Mais cette discrétion est aussi un moyen de laisser le déploiement du vaccin aux mains des scientifiques. Et ne surtout pas créer une polémique ou faire du vaccin un argument politique.
Une stratégie, "basée sur la confiance et la transparence" explique un conseiller de Matignon. Avec une ligne stricte: "Les soignants resteront au cœur du dispositif, parce que c'est un acte médical".
Votre opinion