Crash de la Germanwings: quatre mois après, le drame est dans toutes les têtes

DROIT DE SUITE - Chaque matin retour sur un sujet, un personnage, un lieu qui a marqué l'actualité de ces derniers mois. Ce vendredi, RMC est retournée sur les lieux du crash de l'avion de la Germanwings, dans le massif des Trois évêchés, dans les Alpes-de-Haute-Provence, avec 150 passagers à son bord.
Il y a quatre mois jour pour jour ce vendredi 24 juillet, le pilote allemand Andreas Lubitz s'isolait dans la cabine de l'A320 de la Germanwings en route pour Düsseldorf, s'emparait des commandes et jetait l’appareil sur un pan de montagne du massif des Trois évêchés, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Aucun des 150 passagers, en majorité des Allemands et des Espagnols ne survivra au crash. L’avion a fini sa course, droit dans la montagne, au-dessus du Col du Marriaud.
"C'est important de sentir ce lieu où leurs proches sont partis"
Cette montagne, un homme la symbolise parfaitement : c’est Jean-Louis Bietrix. Le jour du drame, il a été le premier à accompagner les gendarmes sur les lieux. Aujourd'hui, ce guide accompagne les familles des victimes au plus près de la zone du crash. "Pour eux c'est important de voir et surtout de sentir ce lieu où leurs proches sont partis, témoigne-t-il sur RMC. Même si les corps ont été rendus aux familles, c'est là qu'ils veulent se rendre".
Le guide a encore parfois les larmes aux yeux quand il parle de ces parents, ces fils, ces filles, qui grimpent avec lui pour être là où tout s'est arrêté. D'ailleurs, Jean-Louis Bietrix ne se sépare plus de son petit carnet noir, celui où sont inscrites toutes les coordonnées des proches, les rendez-vous prévus. Dans quelques jours d'ailleurs, il attend 14 personnes d'une même famille espagnole. Et comme pour toutes les autres, il leur parlera de cette montagne qu'il aime tant. "On n'est jamais seul en montagne, il y a toujours du monde, raconte-t-il. Même au lieu du crash ils ne seront pas seuls, il y aura du monde autour, et ça fait partie de cette vie de montagne. C'est notre rôle de leur faire comprendre que le lieu est beau, malgré tout".
"Il y en a qui voulait parler, d'autres qui pleuraient entre eux"
Deux stèles en mémoire des victimes ont été érigées. L'une en montagne, l'autre plus bas au Vernet, petite commune où le souvenir du crash est partout. De nombreux habitants ont hébergé des proches des victimes les jours suivant le drame. Jean-Jacques, qui tient un café dans la commune, a hébergé des Allemands et des Espagnols. "Il y en a qui voulait parler, d'autres qui pleuraient entre eux, se souvient-il. C'est compliqué, qui aurait pu être préparé à un truc comme ça ? Mais même avec la barrière de la langue on a réussi à trouver quelques mots".
Après des semaines de travail, quasiment toutes les parties de corps ont pu être identifiés et rendus aux familles. Les restes non-identifiables ont été enterrés il y a deux jours, au Vernet, la commune le plus proche du lieu du crash. Tous ont été placés dans un reliquaire et inhumés dans le petit cimetière de l’Église Sainte-Marthe (photo ci-dessous). Une cérémonie œcuménique y est d'ailleurs prévue vendredi après-midi en présence des familles des victimes. Près de 500 personnes sont attendues à cette cérémonie.

"80 tonnes de débris ramassés"
Dans la montagne, un large périmètre de sécurité est toujours établi près de l'endroit où l'avion a fini sa course. Des gardes privés se relaient 24h sur 24h pour surveiller ce large périmètre. Le flanc de montagne où s'est écrasé l’A320 est aujourd’hui nettoyé. Quatre mois après, les enquêteurs ont pu récupérer près de 80 tonnes de débris. "C'est incroyable, ça a pris des mois, ça a été un travail fastidieux et pénible à vivre aussi, raconte Bernard Bartolini le maire de Prads, commune proche du lieu du crash. On n'a pas ramassé de grands morceaux, à part quelques-uns grands comme une demi-voiture". Dans quelques jours, la dépollution du site va commencer. 1.500 rotations d’hélicoptère seront nécessaires pour évacuer la terre sur laquelle le kérosène s’est répandu.