UMP : ça grince des dents au sein de la majorité

Au sein de l'UMP, la tension est palpable. De plus en plus de députés trouvent la droite populaire trop offensive et estiment qu'elle pollue le débat au sein de la majorité présidentielle.
Aujourd'hui mardi, à l'Assemblée Nationale, le parti populaire de droite, fête ses un an d'existence. Pour l'occasion, il lance des invitations "saucisson-vin rouge", une initiative qui pourrait rappeler les apéros "saucisson-pinards" organisés par des groupes radicaux pour dénoncer l'islamisation de la société française. Ce genre d'allusion irrite la majorité présidentielle.
Le député des Alpes-Maritimes, Lionel Lucas, lui, assume ce genre de regroupement et ajoute que "le saucisson est un produit du terroir... Pas de collusion avec l'extrême droite". Mais dans les couloirs de l'Assemblée, les dents grincent et les députés UMP aimeraient qu'on mette un terme à ce type de provocations estimant que "cela brouille le parti".
Pourquoi ce collectif parlementaire fait-il autant parler de lui ? Ils ne sont pourtant pas nombreux...
Peu nombreux certes, mais présents dans les médias. Ils aiment réagir sur les sujets chauds. Alors qu'ils ne sont que 44 sur 305 députés UMP, ils sont souvent à l'origine de projets tel que l'assouplissement du permis à point. Même s'il y a d'autres collectifs tels que la droite rurale, la droite industrielle et ouvrière, eux se présentent comme la garde rapprochée de Nicolas Sarkozy pour gagner en 2O12. C'est cette situation qui agace de plus en plus et Lionel Tardy, député de Haute-Savoie voit rouge. D'après lui, "si on veut jeter les UMP dans les bras de Jean-Louis Borloo, on n'a qu'à continuer comme ça". Même ses électeurs ne s'y retrouvent pas et ne comprennent pas pourquoi il faudrait remettre en cause l'acquisition de la nationalité française. C'est ce que tente de leur expliquer ce dernier, qui estime qu’"il ne faut pas mélanger les genres UMP".
Beaucoup de députés sont mécontents. Mais que font-ils pour limiter l'influence de la Droite Populaire ?
Tout d'abord, un grand nombre se battent dans l'hémicycle pour ne pas faire passer les amendements de la Droite Populaire. Dans un second temps, en coulisses, plusieurs députés demandent au chef de l'Etat de ne pas trop leur accorder de pouvoir car on sait que la majorité des membres de la Droite Populaire sont élus dans des circonscriptions où le Front National fait plus de 25%.
Et que fait le chef de l'État ?
Lorsque Marine Le Pen montait dans les sondages, Nicolas Sarkozy a reçu la Droite Populaire à plusieurs reprises. Désormais, les "hussards" de l'UMP ont plutôt l'oreille de Claude Guéant. Parmi les ministres, le seul qui les ait rappelés à l'ordre, c'est François Fillon. La Droite Populaire avait alors demandé la démission de Roselyne Bachelot, qui s'était publiquement prononcée pour le mariage homosexuel. Jean-François Copé, n’avait lui, pas commenté l’affaire, allant même jusqu’à leur accorder l’organisation d’une convention sur la bi-nationalité à l'automne. Pour de nombreux députés c'est une consternation !
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