Cyberharcèlement de masse à Strasbourg: "Un phénomène très nouveau"

Une cinquantaine d'adolescentes de la région de Strasbourg ont été victimes d'une campagne malveillante de déballage de photos intimes sur Snapchat. Un phénomène inédit.
Photos dénudées, peu vêtues ou retouches pornographiques. Une cinquantaine d'adolescentes de la région de Strasbourg sont victimes depuis le début de l'année de cyberharcèlement sur le réseau social Snapchat. Cachés derrière des pseudonymes, plusieurs comptes ont publié des photos volées de ces jeunes filles.
Ces publications sont accompagnées des noms et prénoms des adolescentes, parfois même de leur numéro de téléphone. Certaines jeunes filles ont été la cible de moqueries et d'insultes jusque dans leur salle de classe. Quatre lycéennes se sont d'ailleurs confiées au personnel de leur établissement. D'après nos informations, deux collégiennes âgées de 13 et 14 ans ont déjà déposé plainte cette semaine.
"Jusqu'à présent, on gérait les situations de cyberharcèlement classiques"
Le rectorat de Strasbourg assure s’être emparé immédiatement du problème notamment en signalant les faits aux procureur de la République. Lucie Pitiot, référente sur les questions de harcèlement pour le rectorat, n'avait jamais été confrontée à un phénomène d'une telle ampleur: "Cette façon massive et virale de vouloir s'en prendre à plusieurs jeunes filles en même temps, c'est un phénomène très nouveau. Jusqu'à présent, on gérait les situations de cyberharcèlement malheureusement déjà classiques, c'est-à-dire un ancien petit ami qui aurait été éconduit et qui utilise une photo intime pour la diffuser assez largement à ses contacts. Mais ce phénomène de groupe est un phénomène que nous n'avions pas observé jusqu'à présent".
Les auteurs des faits s'exposent à des sanctions pénales (un an d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende) et disciplinaires s'il s'agit d'élèves scolarisés.